Il faut le voir pour le croire... Mais oui ! Les avocats de la SDMAR ont déposé au greffe de la Cour supérieure du Québec et signifié à PMV le 16 septembre 2011 une mise en demeure nous enjoignant de retirer des propos jugés diffamatoires à l'endroit du directeur général de ladite société et de ses membres, et nous enjoignant au passage de cesser de publier ce genre de propos.
Quand même, mettre en demeure une association citoyenne qui ose contester les méthodes d'une association de commerçants qui nuit aux intérêts de ses propres membres en persistant à crier haut et fort, à qui veut l'entendre, que "c'est l'enfer sur le Plateau"... il faut vraiment le faire, surtout que PMV se veut le porte-parole de nombreux citoyens-résidents qui achètent la plupart de leurs biens et services de ces mêmes commerçants.
Signifiée à deux membres de Plateau Milieu de Vie, en leur donnant des titres qu'ils n'ont pas, la mise en demeure demande à PMV de retirer certains propos placés sur son Blogue/Facebook dans le texte "Le budget, la taxe spéciale et les commerçants", publié le 8 septembre 2011.
Nous vous invitons à lire (ou relire, le cas échéant...) notre texte du 8 septembre. Il s'agit d'un texte d'opinion, qui ne va sans doute pas dans le sens de celle de la SDAMR, exprimée la plupart du temps par son porte-parole, mais cela demeure une opinion, nous y tenons, et nous y avons droit. Et nous croyons savoir que de nombreux commerçants de l'avenue ne partagent pas l'opinion de leur SDAMR sur plusieurs aspects de la stratégie adoptée par l'association dont le rôle premier est de les représenter.
La diffamation peut prendre diverses formes, et tous se doivent d'éviter de tenir des propos qui peuvent entacher la réputation personnelle d'autrui; toutefois, les personnes qui ont une charge publique, ou qui représentent publiquement des intérêts corporatifs (comme c'est le cas ici), doivent s'attendre à subir des critiques, souvent acerbes, tout comme elles expriment elles-mêmes de telles critiques dans le cours de l'exercice de leurs fonctions. Aussi, au Québec, la nature diffamatoire des propos s’analyse selon un point de vue objectif: il faut :« se demander si un citoyen ordinaire estimerait que les propos tenus, pris dans leur ensemble, ont déconsidéré la réputation d’un tiers »
C'est ce qui nous a guidé dans la révision des propos que l'on retrouve dans le texte cité ainsi que dans ceux qui ont suivi sa publication. Nous n'avons pas retenu les propos dénoncés qui s'adressent à la corporation de la SDAMR. Ainsi, de dire "les commerçants entrent en guerre avec le maire de l'arrondissement avec une campagne de salissage et d'accusations mensongères", ne constitue pas en soi une diffamation. Nous croyons que c'est ce qu'ils font, et ils ne croient pas que ce soit le cas. Opinions divergentes, oui; diffamation, non.
On ne peut retenir non plus les propos dénoncés tels: "Ce même directeur a refusé de participer à des comités de travail... avec des citoyens et des élus, ou il s'en est retiré en claquant la porte". Encore ici, la réputation comme telle de la personne n'est pas attaquée; on fait état de connaissances d'événements qui, s'ils peuvent être contestés par la personne intéressée, n'en demeurent pas moins du domaine des éléments connus de plusieurs autres personnes. De telles assertions n'attaquent pas la personne elle-même, mais bien ce qu'elle a fait.
Nous avons par contre retenu des propos exprimés sur le Facebook de PMV, que nous avons convenu de retirer. Nous ne les reproduirons pas ici, justement puisque nous les retirons.
PMV se promet de porter une attention particulière aux propos qui pourraient à l'avenir porter à l'atteinte de la réputation de tout individu ou personne morale. Il faut toutefois comprendre que, fondamentalement, nous ne partageons pas les opinions des représentants de la SDAMR, et nous sommes de plus en plus convaincus que leur stratégie nuit au commerce local, donne mauvaise presse au Plateau Mont-Royal, et ne favorise pas le développement de l'avenue dans un esprit ouvert de collaboration entre les résidents, les élus et les commerçants. Et tant que cette campagne, cette stratégie et cette attitude des représentants des commerçants ne changeront pas, les choses risquent d'empirer pour tous les intéressés.
Et nous, à PMV, continuerons et intensifierons nos écrits et nos actions jusqu'à ce que cesse cette campagne, qui nuit aux commerçants, et dirigée principalement contre une administration élue par une forte majorité, avec sept (7) élus de la même allégeance. Car si elle est dirigée contre les élus, cette campagne est alors dirigée contre nous, les citoyens d'ici. Et cela, c'est l'insulte suprême en démocratie. Et nous ne l'accepterons jamais...
Denis Méthé, LL.L,
Pour Plateau Milieu de Vie