dimanche 30 janvier 2011

L'École des Métiers de la Construction de Montréal et son milieu de vie

Connaissez-vous l’École des Métiers de la Construction de Montréal (ÉMCM) ?



Elle existe depuis une quarantaine d’années à l’est du Plateau. Ce n’est pas une école de quartier mais un "centre sectoriel" comme se plaît à l’appeler la CSDM, dont elle dépend. L’ÉMCM offre 17 programmes de formation dans le secteur de la construction : plomberie, maçonnerie, électricité, etc., en plus de sessions de formations en santé sécurité au travail. Sur son Facebook on peut lire :
"L’École des métiers de la construction de Montréal (ÉMCM) est située dans un secteur tranquille du Plateau Mont-Royal entre les rues Laurier, Masson et D’Iberville. Elle dispose, avec 270 000 pieds carrés de superficie, d’un cadre d’apprentissage vaste, chaleureux et facile d’accès."
En 2007-2008, 2450 étudiants la fréquentaient en formation initiale et 4330 autres en formation continue. Des étudiants dont la très grande majorité circule en voiture. 

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Depuis une vingtaine d’années des résidents tentent de convaincre la direction de l’ÉMCM et la CSDM de tenir compte de l’environnement « tranquille » et résidentiel de ce secteur du Plateau. Après vingt ans, nous en sommes à la deuxième génération de citoyens qui revendiquent une cohabitation respectueuse. Les deux dernières années ont été particulièrement actives sous la gouverne du Comité des résidents de Lorimier, mené par Richard Boutin.

Afin de mieux comprendre le dossier, retraçons rapidement le fil des événements jusqu’au 5 janvier dernier :
  • Mars 2008 - Les citoyens apprennent, par le journal Le Plateau, les projets d’agrandissement de l’ÉMCM. 
  • Première mobilisation : lettre à Diane de Courcy présidente de la CSDM, pétition et différentes démarches auprès de la direction de l’École, des commissaires scolaires, des élus de l’arrondissement et du poste de quartier. De nombreuses pistes de solution sont élaborées par les citoyens et déposées à la CSDM ainsi qu’à l’arrondissement.
  • 2009 - Les permis sont octroyés. Les travaux d’agrandissement débutent. La consultation publique et les analyses d’impact promises par l’arrondissement et la CSDM ne se sont jamais réalisées. Un comité de cohabitation est mis sur pied.
  • Avril 2010 - À la rencontre du comité de cohabitation, le conseiller Richard Bergeron demande à la CSDM une copie des plans d’agrandissement qui ne lui seront jamais remis. Les citoyens sont déçus et peu confiants pour la suite des choses : ils poursuivent leurs démarches auprès des différentes instances tout en vivant quotidiennement les effets indésirables - la circulation intense, les problèmes de stationnement, les incivilités des étudiants, le bruit constant des travaux et les différentes activités générées par l’ÉMCM. Des altercations ont lieu entre les résidents et les étudiants.
  • 5 janvier 2011 - La présidente de la CSDM, Diane de Courcy convoque les citoyens de la rue Parthenais à une rencontre d’information. Les citoyens y apprennent que quelques pistes de solutions proposées seront mises en place d’ici novembre 2011, portant principalement sur le bruit et la lumière. Toutefois, aucune autre demande ne sera reçue par la CSDM, point final. Une rencontre bilan se tiendra en novembre 2011.
  • 18 janvier 2011- La CSDM émet le communiqué suivant :


La CSDM affiche au grand jour une bonne volonté manifeste dans ce dossier, elle ne se prive toutefois pas de claironner qu'"une consultation a eu lieu lors de la première phase des travaux d'agrandissement" alors qu'elle est bien placée pour savoir que c'est faux.

Depuis, malgré les "campagnes de sensibilisation auprès des élèves" que mentionne ce communiqué, d’autres événements irrespectueux du voisinage sont venus perturber la vie des résidents : stationnement illégal, voiture roulant sur le trottoir, intervention policière, contraventions, etc… une bien belle soirée de janvier !

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Le Comité des résidents de Lorimier a décidé de se joindre à Plateau Milieu de Vie. Richard Boutin continue d'agir en tant que porte-parole de ce dossier pour PMV. Au prochain billet, une description de ce que signifie cohabiter avec l'ÉMCM et une analyse de la situation actuelle.

vendredi 28 janvier 2011

La ruelle, poumon de la vie urbaine


Mettons que parce que vous aimez votre ruelle – une de ces ruelles étroites du Plateau, où une voiture passe mais pas plus, sur laquelle donne toute une série de jardins plus ou moins clôturés et autour de / dans laquelle vivent au moins 3 ou 4 familles avec enfants – et que parce que vous l'aimez, et parce que vos enfants l'ont adoptée comme une extension de leur chambre, vous décidez de laisser pousser la verdure qui s'y trouve, aussi anarchique soit-elle. Après tout, selon vous, la verdure a un avantage non négligeable sur le béton puisqu'elle agrémente le paysage, en plus de lutter contre l'effet îlot de chaleur. Et puis les photos que vous prenez de vos enfants sont plus jolies avec des plantes qu'avec des craques d'asphalte et quelques déchets négligemment abandonnés là en guise de toile de fond.

Laisser pousser ce qui vient - armoise, framboisiers, vigne vierge : de quoi habiller n'importe quelle clôture laide.   

L'été se passe, les abeilles vont et viennent, vous raccourcissez quelques branches trop hardies, vos inspections régulières confirment qu'il n'y a ni herbe à puce ni herbe à poux, aussi vous félicitez-vous de votre initiative qui rend ladite ruelle un peu plus vivante et accueillante.

Et puis l'hiver suivant, vers la fin du mois de janvier, vous recevez une contravention eu égard à votre « négligence » (si si) qui a eu pour conséquence que les plantes mesurent plus de 15 cm. Vous apprenez donc du même coup plusieurs choses à la fois :
  • il existe un règlement municipal exigeant de maintenir les plantes du domaine public à moins de 15 cm de hauteur (on se demande bien à qui ça profite, ou plutôt qui peut bien être dérangé par quelques plantes vertes)
  • vous êtes tenu d'entretenir le terrain public adjacent à votre lieu de résidence en autant qu'il s'agisse de verdure (par contre ne parlons pas de déneigement, et encore moins de détritus qui traînent)
  • la « négligence » entraînant une anarchie verte circonscrite sur 50 cm de large dans une ruelle peu passante coûte 3 fois plus cher ($144) que celle impliquant une auto stationnée au mauvais endroit au mauvais moment et gênant la circulation de milliers de personnes ($47)

Voilà pour les choses que vous apprenez. Mais il y en a d'autres qui vous plongent dans des abîmes de perplexité :
  • le constat d'infraction que vous avez reçu date d'il y a presque 4 mois, or il s'agit de la copie d'un original qui ne vous a jamais été transmis
  • le constat (sa copie donc) a beau mentionner une date et une heure (chiffres par ailleurs un peu trop « ronds » à votre goût, 1er octobre à 15h pile, mais passons), il ne mentionne aucunement que le constat a été remis à la personne incriminée, alors qu'il aurait suffi de le laisser dans la boîte aux lettres de l'autre côté (au prix, convenons-en, de 100 mètres supplémentaires de marche à pied)
  • les 30 jours permettant supposément de plaider coupable ou non-coupable sont donc écoulés depuis belle lurette, mais vous n'y pouvez absolument rien puisque vous n'étiez même pas au courant que vous aviez commis une infraction


Il y a de quoi se demander où est rendu le bon sens.

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Source : Ville de Montréal
Montréal lutte (ou annonce qu'elle lutte, ce qui n'est pas tout à fait la même chose) pour garder ses familles, mais dans le grand pot de raisons plus ou moins évidentes pour lesquelles celles-ci fuient la ville, il y a aussi l'adaptation à la réalité des règlements municipaux. Et il semble évident qu'une façon fort économique d'améliorer l'attrait et l'image de la vie familiale en ville, c'est de mettre en valeur ce patrimoine unique des ruelles.

Est-ce donc si difficile à comprendre que des règlements comme ce 15 cm de hauteur maximale de verdure sont absurdes, n'ayant manifestement d'autre but que d'empêcher la vie de s'installer dans ces ruelles ?

Est-ce si difficile à concevoir que le jeu dans la ruelle est partie intégrante de la vie d'enfants urbains ? De la culture urbaine du Québec même ? Pourquoi donc l'interdire (car il existe un règlement à cet effet, si si) sous le prétexte que la ruelle est un lieu de passage, qui doit être dégagé en tout temps ?

Est-ce tellement impossible de voir que c'est grâce au formidable « effet corde à linge » d'une ruelle en santé que des jeunes familles immigrantes (souvent celles qui choisissent la ville, consciemment ou non) s'intègrent dans leur quartier ?

Est-ce si impensable de constater que les ruelles, a fortiori si elles sont verdies et/ou aménagées de sorte à y ralentir - voire y empêcher - la circulation, représentent bien souvent le premier espace de défoulement des enfants qui, entrés par en-avant, sortent par en-arrière pour aller vivre leur vie loin du regard de leurs parents ? Car il n'y a rien de commun entre sortir jouer au parc (sous la surveillance de papa-maman) et sortir jouer dans la ruelle (loin du regard de papa-maman, mais pas vraiment seuls puisqu'il y a toujours 1 ou 2 voisins pour jeter un oeil). 
Sans parler des parents qui au détour d'un 5à7 improvisé, décompressent de leur journée et profitent de la douceur de vivre des derniers rayons de soleil l'été...

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Verdir les ruelles, les « habiter », y réduire la circulation automobile quand c'est possible ou réaliste, y laisser régner une gentille anarchie (plantes, jeux, bancs) comme trace de vie par opposition au laisser-aller d'une ruelle désertée par ses riverains... c'est une façon admirable d'y garder ses habitants, de les attacher à un quartier. 

St-Jean de Ruelle - voisins et convivialité
Dans la ruelle on apprend à vivre ensemble, à se connaître, on discute, on débat, on co-habite dans tous les sens du terme. La ruelle est le lieu par excellence de l'appréciation de la vie urbaine. Alors sous quel prétexte devrait-on la maintenir désertique, sans attraits, dégagée en tout temps - assurément pour le moteur qui aurait un besoin irrépressible de la traverser ?

mardi 11 janvier 2011

Bientôt sur notre blogue

Depuis la mi-décembre, près de 200 citoyens principalement de l'est du Plateau se mobilisent de différentes façons autour de Plateau Milieu de Vie (PMV).
Plusieurs projets s"amorceront au cours des prochains mois. Nous vous tiendrons au courant avec plaisir et si le coeur vous en dit, joignez-vous à nous! Il suffit de nous envoyer un courriel exprimant votre intérêt.

À suivre prochainement:

  • Bilan des rencontres entre le comité des résidents de Lorimier, la direction de l'École des métiers de la construction (ÉMC) et la présidente de la CSDM;
  • Notre plan d'action 2011-2012;
  • Un super projet que nous devons encore garder secret.....