mercredi 26 septembre 2012

Plateau Milieu de Vie prend une pause "blogue".
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jeudi 21 juin 2012


Budget 2013 du Plateau Mont-Royal

      Les citoyens veulent être consultés? Eh bien, c’est le temps!

Pour une deuxième année, l’administration du Plateau offre aux résidents l’opportunité de donner leur opinion sur les priorités budgétaires de la prochaine année. Une rencontre avec les citoyens a eu lieu hier, le 20 juin, et le simulateur qui nous permet de faire « notre » budget pour 2013 est maintenant en ligne http://budgetplateau.com/ Je viens de compléter l’exercice, et j’encourage tous ceux qui suivent Plateau Milieu de Vie (PMV) à le faire.  C’est convivial, facile, instructif… et cela donne une idée du degré de complexité et de difficulté des choix auxquels sont constamment confrontés les élus et administrateurs de l’arrondissement. On doit aussi dire que c’est la seule administration d’arrondissement qui soumet à ses commettants une proposition budgétaire si bien vulgarisée, où tout le monde comprend les chiffres, l’impact des choix et leurs conséquences.  En fait, c’est l’outil parfait pour ceux qui ont l’habitude de critiquer sur tout, mais qui n’ont jamais à voir les conséquences difficiles et les risques associés à leurs… critiques.

PMV est voué à l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie des résidents.  Il est évident que les choix budgétaires des élus ont une influence directe sur notre bien-être et notre qualité de vie.  Alors, si en prime on nous offre l’opportunité de donner notre avis… c’est du gâteau.  Mais attention!  La règle ici est « rien ne se perd, rien ne se crée », et aussi « l’argent ne pousse pas dans les branches »… Vous voulez plus de services, plus de verdissement, plus de déneigement, plus de propreté? Alors trouvez l’argent, mais vous devrez augmenter les revenus… Et vous ne serez pas populaire, et c’est révélateur de se sentir à l’étroit dans les souliers des élus quand il s’agit « d’augmenter les taxes »…

Quelques petits trucs et exemples tirés du simulateur…

Sachez par exemple qu’une saillie de trottoir avec sa partie végétalisée coûte 30,000$; si vous en ajoutez 10, c’est 300,000$... ça n’est pas donné!  Mais un carré d’arbre coûte seulement 300$, et son entretien 105$...

D’autre part, ne pas charger la neige (à ne pas confondre avec les autres activités de déneigement) la fin de semaine épargne 450,000$..., l’équivalent de 15 saillies-végétalisées ou 1500 carrés d’arbres…

Et le nettoyage du tiers des puisards par année coûterait 80,000$, l’ajout de poubelles à compaction (qui augmente la capacité de la poubelle en compressant les détritus) sur les rues commerciales 105,000$ et le maintien d’une équipe chargée des dépôts sauvages 59,800$; si on ajoute une équipe de réinsertion au travail pour ramasser les déchets au sol, c’est 100,000$... Vu comme ça, un « spécial propreté » coûterait 345,000$... C’est cher, direz-vous? Eh bien, moins cher que de déployer le matériel lourd la fin de semaine pour ramasser une matière périssable et fondante au coût de 450,000$. 

Mais il ne s’agit là que de quelques choix possibles.  Il y en a bien d’autres.

Faites l’exercice en grand nombre et bonne simulation !!

Denis Méthé
Pour Plateau Milieu de Vie

mercredi 30 mai 2012

Nouvelle saison du Marché de la Forêt Baldwin



Plateau Milieu de Vie a une grande annonce à vous faire! Le Marché de la Forêt Baldwin revient cette année tous les dimanches  à compter du 8 juillet et jusqu'au 30 septembre. Ce sera notre deuxième saison mais nous innovons déjà avec un magnifique kiosque permanent qui nous permettra une meilleure organisation et davantage de plaisir à se rencontrer sous nos grandes voiles....
L'arrondissement du Plateau Mont-Royal, Communauto et la Caisse Desjardins de l'Est du Plateau nous ont permis par leurs généreux investissements, de réaliser ce magnifique projet citoyen.
Les plans ont été dessinés par Owen Rose de l'Atelier d'architecture TauTem. Notre partenaire demeure le Marché Solidaire Frontenac pour l'approvisionnement et l'idéation.
Nous aurons même un toit vert qui saura vous inspirer dans vos projets d'agriculture urbaine!
Mais un marché public comme le nôtre rempli ses objectifs d'offrir des produits frais et locaux à bons prix parce que son fonctionnement est entièrement basé sur le travail bénévole et solidaire.
Je fais donc appel à vous pour contribuer à la réussite du marché et à l'appropriation d'un bel espace public en donnant quelques heures pendant l'été. Il est possible d'offrir toute une journée (11H@17H) ou encore quelques heures. Nous remercions les bénévoles par un cadeau en "nature" fruits et légumes de votre choix.
La quinzaine de citoyens-bénévoles qui a fait l'expérience l'été dernier n'a jamais regretté une seule minute de leur temps passé au marché. C'est une expérience qui fait du bien au corps et à l'esprit. Rencontrer  nos concitoyens, jaser, rigoler, parler bouffe et de bien d'autres choses embellis nos dimanches.
Si le plaisir vous intéresse, envoyez moi vos disponibilités par courriel et je vous confirmerai votre horaire.
Participer au Marché de la Forêt Baldwin, c'est vivre et faire vivre le quartier!
Je vous invite également à faire circuler cette invitation à vos amis et voisins.

Au plaisir de vous voir cet été!

linda
pour Plateau Milieu de Vie


dimanche 8 avril 2012

EXCLUSIF! - LUC FERRANDEZ À TOUT LE MONDE EN PARLE!*




* Non, ça n’arrivera pas… Mais notre revue de presse de mars 2012 vous dit pourquoi le maire du Plateau ne sera jamais invité sur… le plateau de Guy A.

Ils ont dit ou écrit en mars

Yves Boisvert : L’agonie commerciale du Plateau

Beaucoup se souviendront de l’horrible chronique de Boisvert, parue dans la Presse le 6 mars dernier, intitulée « L’agonie des commerces du Plateau Mont-Royal ».  Le seul titre du texte, sans mentionner les terribles erreurs, demi-vérités et faussetés qu’il contenait, a suffi à déclencher une réaction importante, et cette fois bien proportionnée aux inepties écrites par Boisvert.  Réactions telles, que le rédacteur a ouvert son blogue aux commentaires, et par la suite écrit une seconde opinion, où il admettait plusieurs de ses erreurs du bout des lèvres, en disant par exemple que « les réactions étaient partagées ».  Réactions partagées dites-vous ?  Au plus fort des commentaires sur son blogue, après 93 inscriptions, on peut facilement affirmer qu’au moins 80, sinon 90% des commentaires étaient dévastateurs à l’endroit du texte de Boisvert et de son contenu.  J’arrive à ce résultat en éliminant les commentaires du genre onomatopées ou borborygmes: « Ferrandez c’tun épais, stie! », à peine lisibles et du genre « on va y faire la peau », ou les meilleures sur « la mort des commerces »…

Vous voyez le genre?

La réalité? Boisvert s’est fait piéger par quelques commerçants (toujours les mêmes) qui  en ont mis épais, avec un taux d’inoccupation de 23%, des fermetures sauvages, une baisse du chiffre d’affaires dans l’achat de poisson, etc…

Nous, on aurait pu l’avertir qu’il se faisait avoir; après tout, nous sommes des dizaines de milliers à habiter le quartier, et nous, on sait bien qu’il y a 8 commerces sur rue de fermés entre De Lorimier et Saint Denis, dont 6 affichent une réouverture… incluant le bar Le Boudoir (notre prochain texte…) !

Le choc vient surtout du fait que de nombreux commentaires venaient de citoyens hors Plateau qui faisaient remarquer à Boisvert, au passage, qu’ils aimeraient bien avoir un Ferrandez chez-eux.

Tweeter, Arcand et cie

Nous citons ici Guy A (le pied su’l’gaz) Lepage en entrevue avec Paul Arcand:

« Nos taxes augmentent sur le Plateau mais on déneige de moins en moins. Probablement une réattribution budgétaire qui m’échappe. C’est très dangereux. J’ai un Lexus 4X4 et me stationner est extrêmement difficile, me rendre à ma maison, parfois à 3 ou 4 maisons plus loin est périlleux… »

Inutile de revenir sur ses tweets, mais les critiques sont probablement dues au fait que Guy « a » le pied su’l gaz souvent, et qu’il a de la misère à circuler autant qu’à se garer avec son gros 4/4 : à preuve, les crêtes de tweets correspondent aux  changements sur Laurier/Chambord l’été dernier, et plus récemment quand la neige abondait encore sur le Plateau avant sa fonte hâtive…
Nous constatons qu’il ne comprend pas comment les budgets des arrondissements sont attribués, qu’il est passé de RBO à la démago bas de gamme en référant à la petite madame qui vient d’avoir une opération à la hanche et qui va se blesser parce que la neige est pas ramassée, qu’il ne sait pas conduire et qu’il devrait peut-être penser à établir un recours collectif contre Lexus qui fabrique des 4X4 incapables de se déprendre d’un banc de neige, qu’il devrait prendre des cours de conduite d’hiver, et qu’il ne supporte pas de ne pas être stationné devant « SA » maison. Au passage, ils nous informe qu’il n’a pas voté pour Ferrandez et qu’il ne votera pas pour lui la prochaine fois. Là, on en a rien à cirer et laissons-le ploguer son nouveau chum Martineau et son nouveau navet au cinéma.

En conclusion, nous sommes impressionnés par sa profonde analyse des politiques progressistes et avant-gardistes de Ferrandez, sans compter qu’elles ne sont pas très d’avant-garde quand on pense à ce qui se passe dans de nombreuses villes d’Europe et des States…

Mais bon…

L’image de marque de l’Avenue Mont-Royal

Un petit groupe de commerçants dont ceux qui on réussi à entourlouper Yves Boisvert soutenus par les excellents moyens financiers de la SDAMR (+ 785 000 $ en cotisations/an) ont tellement bien fait leur travail qu’effectivement la moitié du Québec croit que le PMR est fermé à  toute circulation automobile, qu’il n’y a plus aucune place de stationnement, que la neige monte jusqu’aux fenêtres des deuxièmes étages, que les commerces ferment tous les uns après les autres, etc. etc. Un vrai coup de marketing, vraiment!

Et on parle même de nous jusque dans la belle ville de Québec. Réjean Tremblay, désormais journaliste au Journal de Mourial, fait ses petits commentaires éditoriaux sur le Plateau, soutenu par le talentueux Sylvain Bouchard, qui lui a peur que les mesures prises par le PMR se rendent jusqu’à Québec. Un petit exemple : Réjean Tremblay : « Les commerçants sont en train de crever. Tout est fermé. Impossible de circuler ou de se parquer. Si tu vis sur le Plateau tu penses que t’es brillant. En tout respect pour les malades, le maire est un malade. »

Vous aurez noté au passage, l’enflure verbale caractéristique de ceux qui sont nés l’autre bord du parc des Laurentides… Je le sais, je viens de là-bas!!!

Les artistes et la spéculation immobilière

Le Plateau a imposé un moratoire sur le développement immobilier d’un secteur de l’arrondissement afin de protéger les artistes du Mile-End de la spéculation. Le moratoire, d’une durée d’un an, laissera aux artistes le temps de s’organiser face à la spéculation immobilière qui les menace et aux citoyens le temps de réfléchir à la question avant de se prononcer sur cet enjeu au cours de consultations publiques prévues ce printemps. Un des bâtiments où loge une importante communauté artistique, le 5455 De Gaspé, valait 8 millions en 2008. Il a été racheté trois ans plus tard 37,8 millions de dollars par le promoteur immobilier Allied Properties Reit.
Avec le moratoire, toutefois, Allied Properties et les autres promoteurs immobiliers qui voudront rentabiliser leurs investissements devront revoir leur plan d’affaires. Hooon !... encore les gauchistes du Plateau qui veulent intervenir dans le libre marché. J’en veux pour preuve la réaction spontanée, à la défense des droits des promoteurs, de Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain et résident du PMR : «Dans le discours actuel, ce qui est souvent mis de l’avant, c’est le droit des artistes, le droit des créateurs. Je pense qu’il faut équilibrer ça, aussi, avec le droit des promoteurs - ce qui n’est peut-être pas à la mode, mais qui, dans toute société juste, est absolument nécessaire».
No comment… on vous laisse à vos propres réflexions et commentaires.

Et on sait maintenant pourquoi Luc Ferrandez, une des personnalités dont on parle le plus à Montréal et ailleurs depuis les trois dernières années ne sera jamais invité à TLMEP…

À bien y penser, les idées et les positions de Leblanc sont bien proches de celles de Guy (a l’pied’su’lgaz), de certains commerçants et bien d’autres, parfois reprises de façon racoleuse et erronée par d’autres personnes influentes comme Yves Boisvert.  Parfois, certains admettent être allés trop loin, comme Boisvert l’a fait, et c’est tout à son honneur.  Mais c’est aussi trop rare…

Est-ce le quartier, la ville ou le Québec que l’on veut, avec de telles personnalités « influentes »? Un Québec de chars, déneigé, stationné devant la porte, avec stationnement gratos sur rue, avec pas de cadeau aux artistes?

Pour finir, ce qui nous tue, c’est que ces gens influents sont relativement jeunes, assez ou très en moyens, et qu’ils colportent de façon aussi effrontée des propos rétrogrades, passéistes, si peu novateurs, carrément pas rassembleurs et souvent mensongers.

Je crois que pour eux, tout influents qu’ils soient aujourd’hui, la vie va être longue, parce que les temps changent… et plus rapidement qu’ils ne le croient, et parce qu’ils ne le voient pas eux-mêmes.

Notre espoir est maintenant dans la génération des étudiants qui sont dans la rue, qui tiennent bon, revendiquent avec une pensée articulée et créatrice, en contrôlant leur message et surtout les nouveaux outils de communication que sont les réseaux sociaux. Et ils ne le font pas pour dire qu’ils sont beaux et qu’ils sont fins, qu’ils viennent de faire un film ou écrire une ligne sur un blogue mais pour émettre des idées qui imposeront un jour le changement.

En terminant, parlant jeunes, lisez Urbania et laissez tomber Châtelaine et La Semaine, vous vous en porterez beaucoup mieux.


Si vous voulez souffrir davantage

MOTS-CLEFS

dimanche 25 mars 2012

Pour en finir avec la neige sur le Plateau...

Voici notre réponse au travail journalistique bâclé de Karim Bennassieh de La Presse ainsi qu'à l'analyse fallacieuse des fonctionnaires de la ville centre en service commandé par Union Montréal sur le bras des contribuables montréalais.


Pour en finir avec la neige sur le Plateau – La Presse + Applebaum vs Ferrandez

La Presse, sous la plume de Karim Benessaieh, publiait un article sur le déneigement sur le Plateau en page A 7 de son édition de vendredi le 23 mars.  Karim se basait essentiellement sur un document d’analyse préparé par les fonctionnaires de la Ville de Montréal. Intéressant que la Presse ait si rapidement « obtenu un document rédigé par des fonctionnaires de la Ville ». Intéressant à plusieurs égards. Tout d’abord, justement, parce que cela s’est fait vite, très vite.

« La sortie Applebaum… et les fonctionnaires à la rescousse d’Union Montréal »

Résumons les faits.  Il y a deux semaines, Michael Applebaum tombe à bras raccourcis sur Luc Ferrandez à cause de la neige au sol pas ramassée sur le Plateau.  Il invite les citoyens « à se débarrasser du maire du Plateau ».

Suite à cette sortie, et malgré le fait que Ferrandez ait admis « des erreurs », les avis sont partagés, et la sortie d’Applebaum n’a pas l’effet dévastateur désiré.

Voilà que moins de 10 jours ouvrables plus tard : 1) Les fonctionnaires de la Ville complètent une analyse du « déneigement sur le Plateau cet hiver »; et, 2) La Presse « obtient le document ».

Essayez donc, vous pour voir, comme simple citoyen, d’obtenir aussi rapidement une copie de ce « document ».

Alors, on aura compris que les fonctionnaires ont préparé à toute vitesse ce « document », très probablement à la demande d’ Applebaum, pour que les médias plantent Ferrandez, ses politiques et Projet Montréal, qui souffle un peu trop fort dans le cou d’Union Montréal. Et la Presse n’est que trop heureuse de contribuer…

Moi, je vous dis cela comme ça, parce que, bien évidemment, je n’ai pas, et je n’aurai jamais accès au document en question… à moins de faire une demande d’accès et, encore, j’obtiendrais le « document » vers la première neige de l’hiver prochain…

Mais bien que nous ne saurons pas ce qui a motivé la préparation du fameux document en question, maintenant que notre ami Karim nous en a complaisamment résumé le contenu, nous pouvons quand même en faire une courte analyse, et même poser… quelques questions que notre ami le journaliste n’a pas cru bon de poser.

« Le déneigement en chiffres »

Les chiffres sont effarants, mais pas pour les raisons données par Karim. 

On apprend que sur un budget de 59 millions, le Plateau a budgété 10,9 millions pour le déneigement en 2011, soit 8.8 millions par les cols bleus et 2,1 millions à contrat. Cela correspond à environ 18,5% du budget total.  Si on considère qu’il y a 19 arrondissements, est-il raisonnable d’estimer qu’il pourrait en coûter plus de 200 millions par année et près de 20% des budgets des arrondissements pour tasser et ramasser la neige à Montréal? Si c’est le cas, et je répète que je n’ai pas les « vrais » chiffres, pas plus que vous, c’est un véritable scandale…


« Privés… de travail »

C’est le sous-titre racoleur de Karim pour aborder le fait que les entrepreneurs privés n’ont effectué que le quart du travail et ont été payés pour les trois quarts.

Tout d’abord, Karim aurait pu demander aux fonctionnaires de l’arrondissement (pas ceux de la Ville) les clauses de risque aux contrats de déneigement.  La plupart du temps, le risque est partagé, par exemple comme suit : on a quatre chargements prévus au contrat, pour 1,5 million; si c’est plus, on payera plus; si ce sont trois chargements, c’est aussi 1,17 million (les trois quarts); mais si ce sont deux chargements ou un seul, ou même aucun (!) on doit quand même payer plus que le travail qui a été effectué; il semblerait ici que ce soit les trois quarts (75%).

Nota : Karim est très confus lorsqu’il parle de ce contrat : ll dit tout d’abord que le Plateau « leur a versé 1,5 million au lieu des 2,1 prévus au budget, une économie de 540,000$ », mais il n’a recouru à leurs services que pour un seul chargement. Et plus loin « Résultat : on leur a versé les trois quarts de cette enveloppe, 1,17 million, pour une tâche qu’ils n’ont pas exécutée »

Difficile à comprendre : est-ce que l’arrondissement a payé les trois quarts de 2,1 millions, ou de 1,5 million?

Je crois qu’il faut peut-être comprendre ce qui suit :

-       L’arrondissement a budgété 2.1 millions pour ses contrats de déneigement

-       Les contrats sont signés au niveau de 1,5 million pour l’hiver 2011-2012

-       Un seul ramassage est effectué, mais les clauses de risque aux contrats prévoient un plancher minimal de paiement, soit 1,17 million

-       Comparée au budget de 2,1 millions, la dépense réelle de 1,17 million résulte en une économie de 930,000$, et non de 540,000$

En fait, si les termes du contrat sont pour un montant maximum de 1,5 million, le paiement minimal des trois quarts, soit 1,17 million le confirmerait. D’autre part, s’il avait fallu déneiger en sus du montant prévu au contrat, on aurait dû faut payer plus, et c’est peut-être pourquoi l’arrondissement avait prévu 2,1 millions au budget.  Prudence et prévoyance…

Bon, je sais bien que ça semble un peu compliqué, mais ce que ce contrat démontre, et il y en a bien d’autres en place dans plusieurs arrondissements, c’est que s’il n’y a pas de neige, la clause de risque fait en sorte que le contribuable paye pour des services qui ne sont pas rendus. Songez à l’hiver prochain : si on ne ramasse pas de neige… parce qu’il ne neige pas, cela va nous coûter 1,17 million, mais ça ne sera plus de la faute à Ferrandez…


« Le budget de fonctionnement des cols bleus »

Là, ça devient vraiment, mais là vraiment intéressant…

Notre ami Karim nous apprend que « le budget de fonctionnement des cols bleus pour la neige est de 8.8 millions ».  Il ne dit pas ce que comprend cet énorme montant d’argent, mais plus loin, il nous dit qu’il y a « des coûts fixes de main-d’œuvre et de machinerie ».  Wow! Là, c’est fort comme analyse… Bon, tenez-vous bien, on part!

Tout d’abord, on ne dit pas quel est le montant des « coûts fixes de machinerie ». Bon. En estimant qu’ils constituent environ 10% du total, il nous reste environ 8 millions de coûts de main d’œuvre des cols bleus, essentiellement leurs salaires.

Lorsque l’on jette un coup d’œil au budget de l’arrondissement, on voit immédiatement un poste budgétaire important, la masse salariale des cols bleus.  Elle s’élève à environ 14 millions au budget de 2011.  Normal, vous me direz, c’est là un des services directs les plus importants.  Vous avez raison… En hiver, un grand nombre de cols bleus sont affectés au déneigement des rues et trottoirs, avec toutes les opérations que cela implique.  Selon Karim et le « document » de la Ville, c’est un peu plus de la moitié des effectifs (8 millions sur 14, en termes de masse salariale). Si l’hiver est rigoureux, avec beaucoup de neige, de gels-dégels, de ramassage, eh bien, les cols bleus sont sollicités souvent au-delà de leurs capacités, et le temps supplémentaire augmentera ce montant de 8 millions. Si par contre, l’hiver est doux, certains sont « réaffectés à d’autres tâches », et le temps supplémentaire sera moindre, mais il se peut que dans l’ensemble, les cols bleus soient sous-utilisés.  En fait, s’il ne neigeait pas du tout, ils seraient vraiment sous-utilisés, mais ils seraient payés quand même.  En plus clair : été comme hiver, les cols bleus coûtent 14 millions, dont 8 millions affectés au déneigement en hiver. Point.  

On a ici un peu le même effet qu’avec les contrats : même s’il ne neigeait pas du tout, les économies seraient difficiles à réaliser, parce qu’on paierait tout le monde quand même. Et on devrait reconnaître qu’avec si peu de flexibilité, il est surprenant qu’on réussisse à économiser.

Encore une fois, je n’ai rien en mains pour analyser les économies de réaffectation des cols bleus à d’autres tâches et à la réduction du temps supplémentaire pour le travail effectué cet hiver.  Le « document de la Ville » semble conclure qu’on a économisé 690,000$, mais on est silencieux sur la possible réduction du recours au temps supplémentaire.  Il faudrait pour ce faire comparer les coûts des années antérieures, où l’on chargeait la neige la fin de semaine, avec des coûts en temps supplémentaire (temps et demi et temps double) avec les dépenses des deux dernières années. Et il faudra attendre, comme le dit l’arrondissement, d’avoir les chiffres du recours au temps supplémentaire de cet hiver.

Alors? Vous me direz, c’est quoi l’affaire? 

L’affaire, c’est quoi que vous fassiez, la marge d’économie sera toujours mince, parce qu’il n’y a pas de flexibilité, ni dans le déploiement des cols bleus, ni dans les contrats, où les clauses de risque favorisent très largement les entrepreneurs.

Toutefois, on peut résumer ainsi :

-       L’arrondissement aurait épargné 930,000$ avec les contrats de déneigement (dépense de 1,17 million avec un montant budgété à 2,1 millions (Karim parle d’une économie de 540,000$, mais il n’inclut pas ce montant dans le « total » des économies)

-       Selon « le document de la Ville », l’arrondissement aurait économisé 690,000$ sur le « budget de fonctionnement des cols bleus pour la neige » (C’est la seule économie reconnue par Karim au titre des « économies réelles totales »)

-       Si elles ne sont pas déjà comprises dans ces économies de 690,000$, il faudra ajouter les économies réalisées en temps supplémentaire des cols bleus. Si on se base sur les économies des deux derniers hivers, et considérant qu’il a moins neigé cette année, l’économie par rapport au montant budgété pourrait être autour de 500,000$, et c’est conservateur. (Le « document de la Ville » est muet sur la question, et Karim n’en parle pas).

-       Au total, on aurait donc une économie d’ensemble d’environ 2,1 millions.

Et cette économie de 2,1 millions serait consistante avec la dernière année:

-       À l’hiver 2010-2011, l’arrondissement a effectué 2 chargements complets sur son territoire. Le budget de déneigement était de 7,3 millions, et les dépenses se sont élevées à un peu moins de 5 millions, pour une économie de 2,3 millions

-       Deux ans plus tôt, à l’hiver 2008-2009, c’est 10 chargements qui avaient été effectués, encourant une dépense astronomique de 11,9 millions et un déficit de 4,7 millions.

Et là-dessus, Karim de la Presse est silencieux…

Conclusion?  Les mieux placés pour nous donner une juste analyse, ce sont les fonctionnaires et les élus du Plateau Mont-Royal. Ils n’ont pas été entendus, et je crois bien qu’ils vous diraient qu’ils ne sont pas en mesure de fournir une analyse complète, parce que l’exercice financier n’est pas terminé. Du côté de la Ville Centre, il serait intéressant de savoir si « le document » que la Presse a obtenu comprend une analyse des dépenses des autres arrondissements.  Si ce n’est pas le cas, il s’agit clairement d’une opération « commandée » par Applebaum et Union Montréal, et les conclusions doivent être considérées comme très douteuses… et celles de Karim, encore plus douteuses… Parce que l’analyse est incomplète, fautive et carrément partiale…

Ainsi, j’opterais plutôt pour l’hypothèse d’environ 2,1 millions d’économies, ou près de 3,6% du budget… qu’on pourra utiliser pour le verdissement, la propreté, la réparation des rues… et pas pour une matière qui fond et disparaît au printemps, et en fumée avec notre argent de contribuables que nous sommes…

Denis Méthé
Plateau Milieu de Vie
25 mars 2012


lundi 12 mars 2012

L'activité commerciale du Plateau

PMV débute aujourd'hui une série sur l'activité commerciale dans le Plateau. Nous voulons permettre à tous, clients, résidents et commerçants de se comprendre et de travailler ensemble pour la qualité de vie et les bonnes affaires. Contrairement, à certains commerçants et leur regroupement nous optons pour une approche constructive. Espérons que ça marchera! Voici le premier texte qui expose quelques bonnes pratiques qui ne font pas la UNE de La Presse, du JdM ou du TJ.
Bonne lecture. On a hâte de lire vos commentaires et nous vous invitons à nous faire part des inconvénients causés par certaines pratiques commerciales dans votre secteur. Nous nous engageons à en informer les commerçants concernés. Même chose évidement pour les bons coups!

Voici l’histoire vraie de deux authentiques marchands de proximité, dont les commerces respectifs situés sur l’avenue du Mont-Royal sont des pôles importants d’alimentation desservant un grand quartier densément peuplé et bien enchâssé en plein cœur de la ville. Ce qu’il y a de remarquable avec ces deux marchands, c’est qu’ils font des affaires d’or en veillant à minimiser les nuisances auprès de leurs voisins.

C’est l’histoire de l’Intermarché Boyer (1000 avenue du Mont-Royal Est) et de la Maison du rôti (1969 avenue du Mont-Royal Est). Par leur grand achalandage, ces deux commerces nécessitent un ravitaillement continu. C’est ainsi que leurs opérations occasionnent énormément d’activités de livraison et de collecte de matières résiduelles, ce qui, dans une situation de laisser-aller, engendrerait une quantité importante de désagréments sonores aux résidents qui habitent à proximité.

Mais voilà justement le sujet de ce billet : les propriétaires-opérateurs de ces deux commerces exercent une influence constante sur leurs fournisseurs et employés pour en arriver à cohabiter paisiblement avec le voisinage et lui épargner le pire. Ce qui fait que malgré leur grande fréquentation et le fait qu’ils soient le point d’origine et de destination d’un nombre important de camions de divers types, ces commerces sont des modèles à suivre pour tous ceux qui n’auraient toujours pas réfléchi à mieux s’intégrer à leur milieu physique dans un souci du respect de la qualité de vie de tous.

L’Intermarché Boyer est une des épiceries phares du Plateau-Mont-Royal, un incontournable qui dessert autant de clients qu’un centre d’alimentation de bien plus grande superficie bénéficiant d’aires dédiées de chargement et de déchargement. Pour qu’ils finissent par se retrouver en si grande variété à leur place respective sur les tablettes de ce temple des besoins de tous les jours, les vivres de tout un quartier doivent être assujettis à une importante logistique d’arrivage et de tri. Alors qu’on peut se rendre à l’Intermarché pour trouver de tout pour toutes les occasions, de la patate à l’huile de truffe, du macaroni en boîte au magret de canard, du Whippet à une bière locale exclusive (la Métropole), le bâtiment n’est équipé d’aucun quai de chargement ! Les livraisons se font pour la plupart dans la ruelle et les marchandises doivent transiter par une porte ordinaire.

Certes, l’Intermarché Boyer fait partie du groupe Provigo-Loblaw qui s’est doté d’une charte de bon voisinage, mais dans ce cas-ci la barre est plus haute que ce qu’on a pu concevoir comme accommodement au bureau-chef! L’exigeant et perfectionniste propriétaire, Franck Hénot,  a dû redoubler d’effort et d’ingéniosité  pour véritablement s’intégrer en douceur à son cadre bâti très serré, en dépit du restockage perpétuel et de l’inévitable enlèvement quotidien des matières résiduelles. Il doit surtout faire preuve de détermination, car malgré les nombreuses consignes envoyées aux fournisseurs, les livreurs ont continuellement besoin de rappels pour que celles-ci soient bien respectées.

Les livraisons se font à partir de 7 h 00 le matin, ce que plusieurs jugent trop tôt, mais les épiciers affirment en général que l’heure qui précède l’ouverture est essentielle à la réception des aliments à haut roulement comme la boulangerie et les produits laitiers. Alors qu’on s’imagine si à cette heure le personnel de livraison, bien éveillé, se met à saluer les collègues et raconter des histoires, faire jouer la radio ou tourner le moteur pour rien, ou encore ne se donne pas la peine d’éviter les bruyantes manœuvres de marche-arrière et les klaxons de recul qui les accompagnent. Pour éviter cela, il faut insister et rappliquer chaque fois qu’un nouveau arrive sur la scène ou que la consigne est jugée superflue.

Alors que la popularité de son Intermarché oblige M. Hénot à recevoir des livraisons même le dimanche, celles-ci se font exclusivement entre 10 et 16 h, horaire qui a dû être négocié avec les fournisseurs. De même, l’entente avec les éboueurs privés restreint leur visite dominicale entre 11 et 13 h. Comme il ne peut éviter que la livraison de Loblaw n’arrive cinq fois la semaine entre 22 et 24 h, il a établi une routine de chargement par l’entrée d’en avant, sur Mont-Royal, en se servant de l’espace de manœuvre que lui fournit la station service Esso à côté. En  évitant la ruelle il épargne ses voisins.

Et ses voisins, Franck les connaît bien. Quand il les aperçoit dans son magasin, il va à leur rencontre et à l’occasion, leur offre une gâterie. Il sait bien que les bonnes relations de voisinage sont essentielles aux affaires.

Même chose pour Michel Legrand, propriétaire de La Maison du rôti, un véritable palace de la viande, une magnifique épicerie à l’européenne qui offre au chaland une infinité de suggestions quant à « quoi faire pour souper ». Le paradis aussi du condiment et de toutes sortes de gâteries. On y torréfie même le café!

Il n’y pas si longtemps, des voisins se sont manifestés pour faire savoir à M. Legrand qu’ils vivaient avec difficulté dans le sillon de sa grande entreprise, qui par sa qualité et son offre est aussi un véritable commerce de destination, célèbre à travers la grande région de Montréal. M. Legrand y a vu. Pas de vidanges le dimanche, en fait aucune opération à l’arrière les fins de semaine. Il a établi un parcours pour les camions de livraison, ceux des fournisseurs et les siens (La Maison du rôti dessert 300 hôtels et restaurants), dans le but d’éviter les reculs accompagnés de ces terribles alarmes qui exaspèrent et finissent par rendre fou.

M. Legrand admet qu’il reste d’importants aspects nuisibles à traiter. Un véhicule vient pomper la graisse résiduelle dès 7 h. Ses camions doivent obligatoirement être lavés à pression deux fois la semaine, ce qui est très bruyant.
La situation ne pourra sans doute jamais être gérée à la satisfaction de tous. Mais M. Legrand, tout comme M. Hénot, est conscient et surtout sensible à l’impact que ses opérations ont sur le milieu de vie. Ces deux là,  par leur sensibilité et leur grande maîtrise de leur profession, démontrent ce qu’il est possible de changer quand on prend la peine de faire un effort supplémentaire. Car pour eux, heureusement pour leur coin du Plateau, la qualité ne se limite pas à ce que le client emporte dans son sac.




L'arrière de la Maison du rôti


dimanche 29 janvier 2012

La destruction du boisé des hirondelles de Saint-Bruno, ou la honte d’un sénateur

Plateau Milieu de Vie (PMV) quitte temporairement les sentiers battus des bois du Plateau pour ceux de… Saint-Bruno! 

Et il y a de bonnes raisons pour cette… bifurcation.

Depuis quelque temps déjà, on entend parler du projet domiciliaire de maisons de luxe qui pourrait voir le jour sur le site du Boisé des hirondelles, une des fôrêts autour du Mont Saint-Bruno.  C’est un écosystème qui abrite de nombreuses espèces dont certaines peut-être en voie de disparition.

Mais au-delà des considérations écologiques et de préservation des milieux naturels, il y a plusieurs autres questions troublantes dans le fait qu’encore aujourd’hui, on laisse aller de l’avant de tels projets. François Cardinal, dans la Presse du 11 janvier, a bien exprimé plusieurs des aberrations du projet dans son excellent article intitulé In-dé-fen-da-ble.http://www.cyberpresse.ca/debats/editorialistes/francois-cardinal/201201/10/01-4484570-in-de-fen-da-ble.php . Nous ne les répèterons pas ici.

Et nous ne répèterons pas les nombreuses interventions des citoyens-résidents de Saint-Bruno, dont certaines sont très convaincantes et offrent une analyse complète des enjeux et des raisons pour lesquelles le projet doit être empêché à tout prix.

Bien sûr, le parallèle est facile à établir avec le débat au sujet d’un possible développement domiciliaire à l’île Charron, site du parc des îles de Boucherville.  On se rappellera que la Ministre de l’époque, Line Beauchamp, était intervenue pour empêcher le projet. Aujourd’hui, où est le ministre de l’environnement?  Il est là par l’intermédiaire d’une porte-parole du ministère qui dit en substance que « le développement domiciliaire, c’est aussi du développement durable ».  

Pitoyable.

À la mairie, c’est aussi pitoyable.  Le maire Claude Benjamin n’a rien fait. Rien. C’est le même maire qui refusait il y a quelque temps d’augmenter les taxes foncières et déclarait que « le moyen d’avoir des revenus additionnels passe par la construction domiciliaire ».  Si on a bien compris, le rasage du boisé et 30 maisons de luxe = $$ pour Saint-Bruno.  Vraiment beau travail pour les citoyens-résidents de Saint-Bruno.  Créatif et innovateur, le maire… Sans compter les agissements du maire suppléant Arpin qui a muselé des représentants de groupes écoligiques prestigieux, David Fletcher, de la Coalition verte, et Don Hobus, du Sierra Club Québec, au cours du dernier conseil municipal, le 23 janvier, les empêchant de prendre la parole sous prétexte qu’ils étaient des « étrangers »… ne résidant pas à Saint-Bruno.

Honteux.

Mais il y a pire.  Que les citoyens-résidents du territoire soient obligés, aujourd’hui, de se mobiliser contre leur maire et l’administration publique en général pour empêcher de telles choses est incompréhensible.  Il est clair que le gouvernement du Québec doit maintenant intervenir afin de préserver pour l’avenir les dernières forêts et terres humides en milieu urbain et semi-urbain, et empêcher de façon définitive la construction d’habitations sur ces sites.  Bien sûr, des définitions devront être arrêtées.  Bien sûr, le féroce et très riche lobby du développement domiciliaire et de la spéculation à tout prix devra être confronté.  Bien sûr, il faudra « payer » pour récupérer ces terres et boisés qui, nous devrions l’admettre, n’auraient jamais dû se retrouver dans le domaine privé, à la merci des spéculateurs-développeurs et de tous ceux qui s’asseoient sur ces espaces acquis à peu de frais en attendant le bon moment pour une revente qui rapportera 10 ou 100 fois le prix payé. Il faut cette intervention qui mettrait fin, avec le temps, aux tentatives douteuses et sans scrupule de ce genre, et aux interventions à la pièce qui sont à recommencer à chaque fois qu’un spéculateur se montre le bout du nez.

On pourrait ici faire un parallèle avec la spéculation foncière sauvage dont nous sommes témoins sur le Plateau… Les dégâts causés par les spéculateurs-développeurs sans scrupule sont les  mêmes, qu’ils détruisent l’environnement et les milieux de vie ou détériorent l’environnement et le tissu socio-économique urbain. La différence est que notre maire d’arrondissement se tient fermement debout devant les spéculateurs, avec les moyens et pouvoirs limités dont il dispose, au nom d’une éthique sociale et du bien-être de ses concitoyens.  C’est courageux, et périlleux, parce qu’il s’oppose à un lobby  riche et tout-puissant, qui préfère de loin faire affaire avec les « gouvernements centraux » et passer par dessus la tête des citoyens-résidents. À Saint-Bruno, où est le maire dans la protection des intérêts de ses concitoyens? Avec le lobby du sénateur Massicotte?

Parce que le plus troublant dans tout cela, c’est peut-être que le « propriétaire » du boisé soit Paul J. Massicotte, originaire du Manitoba et nommé sénateur au Québec (Lanaudière) à l’âge de 51 ans par Jean Chrétien. Que M. Massicotte ait rendu, si jeune, de « bons et loyaux services » au parti libéral du Canada, qu’il ait été (et soit encore peut-être) un propriétaire et spéculateur foncier, qu’il ait œuvré de longues années dans l’immobilier un peu partout au Canada, et que cela lui ait sans doute rapporté une grande fortune personnelle, c’est son droit le plus strict.  Mais aujourd’hui, en tant que sénateur, en tant que personne qui occupe une charge publique de premier plan, avec toutes les exigences éthiques et morales que cela implique, n’étions-nous pas en droit de nous attendre, en tant que citoyens du territoire, à une démarche d’ouverture et d’avenir auprès de la municipalité, afin qu’une discussion puisse se faire avec les représentants des citoyens pour « remettre » cette forêt au domaine public? Le sénateur aurait peut-être « perdu » quelques millions (!?), mais moins de millions pour le boisé, avec son nom pour la postérité, n’est-ce pas mieux que de voir son nom associé à la destruction d’un milieu naturel dont la rareté ne cesse de s’exacerber, et le tout pour 30 misérables demeures? … ou sont-ce 30 deniers?  Est-ce bien digne d’un sénateur?

Et pourquoi ce dossier avance-t-il si rapidement et facilement, sans un mot de Québec? Un sénateur « libéral », peut-être?

Mobilisons-nous.  Indignons-nous une fois de plus. La pétition en ligne à l'assemblée nationale, qui a été fermée le 19 janvier, a recueilli 4,000 signatures.  Ce ne doit pas être la dernière.  Écrivons au Sénateur Massicotte.  Écrivons au maire Benjamin.  Écrivons au Ministre Arcand… Et peut-être aussi à Bob Rae? Qui sait, peut-être pourrait-il glisser un ou deux mots de bon sens à l’oreille du sénateur?

Denis Méthé
Pour Plateau Milieu de Vie