Elle existe depuis une quarantaine d’années à l’est du Plateau. Ce n’est pas une école de quartier mais un "centre sectoriel" comme se plaît à l’appeler la CSDM, dont elle dépend. L’ÉMCM offre 17 programmes de formation dans le secteur de la construction : plomberie, maçonnerie, électricité, etc., en plus de sessions de formations en santé sécurité au travail. Sur son Facebook on peut lire :
"L’École des métiers de la construction de Montréal (ÉMCM) est située dans un secteur tranquille du Plateau Mont-Royal entre les rues Laurier, Masson et D’Iberville. Elle dispose, avec 270 000 pieds carrés de superficie, d’un cadre d’apprentissage vaste, chaleureux et facile d’accès."En 2007-2008, 2450 étudiants la fréquentaient en formation initiale et 4330 autres en formation continue. Des étudiants dont la très grande majorité circule en voiture.
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Depuis une vingtaine d’années des résidents tentent de convaincre la direction de l’ÉMCM et la CSDM de tenir compte de l’environnement « tranquille » et résidentiel de ce secteur du Plateau. Après vingt ans, nous en sommes à la deuxième génération de citoyens qui revendiquent une cohabitation respectueuse. Les deux dernières années ont été particulièrement actives sous la gouverne du Comité des résidents de Lorimier, mené par Richard Boutin.
Afin de mieux comprendre le dossier, retraçons rapidement le fil des événements jusqu’au 5 janvier dernier :
- Mars 2008 - Les citoyens apprennent, par le journal Le Plateau, les projets d’agrandissement de l’ÉMCM.
- Première mobilisation : lettre à Diane de Courcy présidente de la CSDM, pétition et différentes démarches auprès de la direction de l’École, des commissaires scolaires, des élus de l’arrondissement et du poste de quartier. De nombreuses pistes de solution sont élaborées par les citoyens et déposées à la CSDM ainsi qu’à l’arrondissement.
- 2009 - Les permis sont octroyés. Les travaux d’agrandissement débutent. La consultation publique et les analyses d’impact promises par l’arrondissement et la CSDM ne se sont jamais réalisées. Un comité de cohabitation est mis sur pied.
- Avril 2010 - À la rencontre du comité de cohabitation, le conseiller Richard Bergeron demande à la CSDM une copie des plans d’agrandissement qui ne lui seront jamais remis. Les citoyens sont déçus et peu confiants pour la suite des choses : ils poursuivent leurs démarches auprès des différentes instances tout en vivant quotidiennement les effets indésirables - la circulation intense, les problèmes de stationnement, les incivilités des étudiants, le bruit constant des travaux et les différentes activités générées par l’ÉMCM. Des altercations ont lieu entre les résidents et les étudiants.
- 5 janvier 2011 - La présidente de la CSDM, Diane de Courcy convoque les citoyens de la rue Parthenais à une rencontre d’information. Les citoyens y apprennent que quelques pistes de solutions proposées seront mises en place d’ici novembre 2011, portant principalement sur le bruit et la lumière. Toutefois, aucune autre demande ne sera reçue par la CSDM, point final. Une rencontre bilan se tiendra en novembre 2011.
- 18 janvier 2011- La CSDM émet le communiqué suivant :
La CSDM affiche au grand jour une bonne volonté manifeste dans ce dossier, elle ne se prive toutefois pas de claironner qu'"une consultation a eu lieu lors de la première phase des travaux d'agrandissement" alors qu'elle est bien placée pour savoir que c'est faux.
Depuis, malgré les "campagnes de sensibilisation auprès des élèves" que mentionne ce communiqué, d’autres événements irrespectueux du voisinage sont venus perturber la vie des résidents : stationnement illégal, voiture roulant sur le trottoir, intervention policière, contraventions, etc… une bien belle soirée de janvier !
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Le Comité des résidents de Lorimier a décidé de se joindre à Plateau Milieu de Vie. Richard Boutin continue d'agir en tant que porte-parole de ce dossier pour PMV. Au prochain billet, une description de ce que signifie cohabiter avec l'ÉMCM et une analyse de la situation actuelle.
3 commentaires:
Intéressant qu'ils soient si proches... et si loin à la fois!
En relisant cette belle histoire d'une école un peu spéciale sise dans "un quartier tranquille" (ce qu'ils disent eux-mêmes dans leur programme) du Plateau, on ne peut s'empêcher de penser qu'ils sont plusieurs, encore aujourd'hui, à ne "pas savoir où ils sont" ! Cette école pourrait être un modèle d'interaction et d'entraide avec sa communauté, et au passage, aider à redorer l'image d'une industrie pour le moins aussi déconnectée des réalités de la collectivité québécoise.
Je n'ai pu m'empêcher de penser à une initiative vieille de plus de 10 ans en Grande-Bretagne, que l'on appelle là-bas "Considerate Construction Scheme" (CCS). Oui, oui, je sais, le québécois n'aime pas ça quand on le compare, surtout à l'Anglais, mais écoutez bien celle-là...
On peut traduire librement le CCS par "construction prévenante" ou encore consciente de l'environnement au sein duquel elle opère et réalise ses travaux. Créée par l'industrie de la construction anglaise en 1997, l'initiative visait à contrer l'image négative que les anglais avaient de l’industrie autant que des projets de construction réalisés en milieux urbains ou résidentiels. Une série de normes a été adoptée, sous forme de critères précis afin de respecter la vie des riverains, passants, entreprises sujettes à la proximité de travaux, des méthodes de communication à la disposition des gens désirant formuler des plaintes ont été élaborées et des prix d'excellence annuels décernés aux entreprises de construction exemplaires. Chaque année, le ministre responsable participe aux événements et publie un message de circonstance.
En d'autres mots plus simples... comment agir en sachant où on est... n'est-ce pas?
Je vous invite à visiter leur site... vous n'avez qu'à taper "considerate construction scheme" sur votre fureteur, et vous tomberez facilement sur leur site.
Alors, pour revenir près de chez nous, je passais rapidement en revue tous ceux qui sont sur le Comité de gestion de l'école des métiers sise dans un de nos "quartier tranquilles", et je me disais, comme ça, qu'il serait intéressant que ces gens s'intéressent à leur environnement immédiat, qu'ils travaillent à redorer l'image de l'industrie qu'ils desservent, qu'ils sachent 'où ils sont" et qu'ils incitent leurs étudiants à être aussi respectueux de leur environnement de travail éventuel, et surtout, surtout, respectueux des gens, de tous les milieux, de tout âge, ou de toute origine qu'ils seront appelés à côtoyer lorsqu'ils oeuvreront sur un chantier, gros ou petit...
Et ça, ça fait partie intégrante de leur programme d'apprentissage. Mais il semble bien que personne, ni au comité de gestion, ni à la CSDM, ne semble être de cet avis, n'est-ce pas?
Denis Méthé
Résident de l’avenue des Érables
Je crois qu'il y a un hiatus de base entre les objectifs que l'École se voit assigner par le MELS (faire "raccrocher" le plus de monde possible, avec des objectifs chiffrés etc.), et ce que l'École peut ou veut se permettre dans son milieu.
En gros, l'ÉMCM se retrouve avec une population - disons-le - plutôt récalcitrante à l'apprentissage "classique" dispensé dans un cadre scolaire, mais est tenue de présenter un bon profil à son ministère de tutelle. À cette fin, elle gère sa clientèle comme elle gèrerait une pyramide d'oeufs frais : surtout n'effaroucher personne, ne pas imposer de contraintes, laisser vivre. Sauf que laisser vivre, c'est aux dépens de ses riverains - et pourtant elle est consciente d'être dans un quartier résidentiel...
Je crois au final qu'une partie des problèmes de cohabitation que la proximité de l'ÉMCM fait surgir touche aussi les principes de la société que nous avons choisi de bâtir : l'élève se voit accorder tout un tas de droits sans que soient mis de l'avant ses devoirs (entre autres celui de faire de son mieux et de réussir aussi bien que le lui permettent ses compétences, le matériel et l'équipe pédagogique). Le résultat, c'est qu'à force de trop donner le choix et laisser de libertés, il se met à fonctionner au chantage.
Pour faire plus simple et revenir au sujet très précis de l'ÉMCM : il ne suffit pas de brandir la carotte des "campagnes de sensibilisation", à un moment donné c'est le bâton qu'il faut oser sortir.
L'éducation à la construction ..... ou à la corruption ?
On pourrait s'attendre à ce genre de réflexion de la part de la CSDM et plus spécifiquement de l'école des métiers de la construction.
Malheureusement, la culture et les valeurs du monde de la construction actuelles sont valorisées au sein de cette école. Pour ne citer que trois exemples; le directeur de l'EMCM, M. Prud'homme a fait poser par les étudiants du struc acrylique (revêtement non conforme au règlement sur le patrimoine) sur toute la façade de l'école et ce, sans permis tel que le stipule le règlement municipal dans un tel cas. S'il avait demandé un permis, on lui aurait refusé de poser ce stuc sur un magnifique mur de brique! Toujours sans permis, la direction de l'école des métiers de la construction a fait installer des appareils de ventilations et autres sur le devant et sur le toit de façon non conforme à la règlementation ....
De plus, les étudiants et professeurs se sont plaints des émanations toxiques des chambres à peinture ..... la CSST est dans le dossier.
Et finalement, comme riverains et témoins au première loge, les résidants ont dû prévenir la direction de l'EMCM des vols perpétués à l'EMCM alors que malgré sa connaissance des faits, il n'est jamais intervenu.
Bref, pour une école ou on doit y enseigner le code du bâtiment ..... l'exemple et les principes pédagogiques y font cruellement défaut ....
Il y a une longue liste de situations non conforme aux normes de la construction ..... à ce rythme, on peut penser que le lien entre la construction et la corruption n'est pas à la vieille d'être dissocié!
Sans oublier que les initiatives de ce directeur coûteront une fortune aux contribuables (voire quelques centaines de milliers de dollards) pour rectifier ses erreurs!
Enfin, le ministère de l'éducation demande à la CSDM d'y faire entrer le maximum de décrocheurs ......
La CSDM quant à elle mentionne dans ces documents : qu'elle entend rationnaliser et maximiser l'utilisation de l'ensemble de son parc immobilier. Le changement de vocation d'école en usine sans étude d'impact n'est plus acceptable!
La construction'' de type buldozer'' qui ne tient pas compte de son environnement, du bruit, de la pollution qu'
elle génère et qui doit faire l'éducation aux futurs corps de métiers de la construction ....... on n'est pas sortie l'auberge!
Pourtant la CSDM mentionne qu'elle ''souhaite établir un plan d'aménagement et de gestion de son territoire scolaire en concertation avec les milieux, les quartiers, les arrondissements et la Ville de Montréal.
Que de belles paroles qui ne tiennent pas la route! La CSDM ment aux résidants et contribuables!
Enfin, la CSDM dit concevoir ''l'aménagement et la gestion de son territoire scolaire comme un facteur de cohésion sociale susceptible de contrer l'exode des familles et de favoriser le maintien, voir le resserrement du tissu urbain. WoW! qui dit mieux! Pourtant, la transformation des écoles en usines, l'augmentation de la clientèle difficiles dans un même lieu, etc., ont obligé une présence policière accrue, des conseils de sécurité ont été donnés aux personnes âgées sur la rue après de nombreuses incivilités, les transactions de drogues sous nos yeux, l'alcool que les étudiants boivent dans les ruelles, les bruits incessants des clientèles (régulières, formation continue, jour, soir, stages, etc) trop nombreuses. Alors, la CSDM doit retourner faire ses devoirs car pour l'instant elle n'a pas la note de passage.
La prochaine fois que vous aurez besoin d'un électricien, d'un plombier etc ..... demandez lui où il a suivi son cours de formation professionnelle ..... S'il vous répond à l'EMCM, pensez-y à deux fois avant de faire faire vos travaux et demandez vos permis vous-même.
Quand la construction va, tout va ..... Ah oui,Vraiment!
Résidants De Lorimier
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