lundi 17 octobre 2011

Mile End pour tous et toutes: lettre au maire Tremblay

Dans la foulée du dernier conseil de ville et celui du 24 octobre prochain, voici une lettre du comité Mile End pour tous et toutes. Nous vous invitons à vous joindre à nous à l'hôtel de ville dès 18H, lundi prochain. Les enjeux sont majeurs pour tous les citoyens et les commerçants du Plateau.
Bonne lecture!




Montréal le lundi 17 octobre 2011


Monsieur le Maire Gérald Tremblay
Hôtel de Ville de Montréal
275 Notre-Dame Est
Montréal QC H2Y 1C6


Monsieur le Maire,

Résidents et résidentes du Mile-End dans le Plateau Mont Royal, regroupés sous le
nom de « Le Mile-End pour tous et toutes », nous revenons vous déposer notre demande pour le compte de taxes de 2012, soit un moratoire sur toute augmentation du compte de taxes municipales à Montréal.

Cette demande signifie une baisse du taux d'imposition sur l’évaluation foncière afin que l’augmentation du compte de taxes soit nulle en 2012. Car cette évaluation a explosé partout mais plus particulièrement dans notre arrondissement, en raison de la spéculation dans le Plateau. Cette hausse de la valeur des propriétés, même étalée sur trois années, combinée au taux d’imposition adopté pour l’année 2011, a entraîné une hausse de taxe exorbitante qui n’a aucune commune mesure avec celle de nos revenus.

Notre logique demeure de permettre aux propriétaires et aux locataires ayant des revenus modestes ou fixes de rester dans le quartier. Elle est en cohérence avec les voeux de nos assemblées publiques de janvier, mars et juin 2011:

Le principe fondamental qui anime notre groupe Le MileEnd pour tous et toutes en s'opposant aux hausses exorbitantes de taxes est de préserver la mixité du quartier pour éviter que s'effrite le tissu social du quartier où demeurent des locataires et petits propriétaires à faibles et moyens revenus, artistes avec des revenus précaires et retraité/e/s avec des revenus fixes, des travailleurs/euses autonomes pour prévenir que le quartier se vide des personnes qui s'y sont établies il y a longtemps, avant la gentrification, et que le quartier continue de demeurer accessible à ces personnes.
Nous vous avions demandé dans notre lettre du 4 février 2011 que notre compte de taxes n'augmente pas plus que le taux d'inflation, ce qui fut loin d'être le cas. Les payeurs de taxes foncières du Plateau, comme ceux de plusieurs autres arrondissements, ont fourni un effort exceptionnel en contribuant pour 30M$ de plus que l'année précédente aux revenus de la Ville de Montréal. Cette hausse de taxe affecte autant les propriétaires que les locataires sur qui elle se répercutera inévitablement.

Au cours de l’année, certains résidents, ainsi que des commerçants qui ont aussi été affectés par ces hausses nous ont informés de leur incapacité à payer ces hausses. Nous avons constaté que certains d'entre eux ont dû quitter le quartier. Et cela est en voie de se répéter en 2012! Nos représentants sont allés questionner votre administration à ces sujets lors des assemblées du conseil municipal de la fin juin et du 26 septembre, et aussi de la commission des finances de la mi-juin puis de la mi-septembre 2011.

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Lors de l'intervention de notre représentant, Monsieur Pierre Pagé, durant la période de questions à l'assemblée du conseil municipal du 26 septembre dernier, vous avez répondu que vous deviez uniformiser l'évaluation foncière à Montréal afin de rendre plus équitable la taxation foncière. Nous avions bien compris cela. Puis vous avez ajouté en aparté pour les membres du conseil: de quoi ces propritéaires se plaignent-ils puisque la valeur de leur propriété augmente sans cesse?

Monsieur le maire, comprenez-nous bien: nous avons choisi de vivre à Montréal, dans ce quartier, pour y vivre, y travailler et y élever nos enfants parce que ce milieu nous plaisait et que les prix  demeuraient abordables pour des gens à revenus moyens ou faibles. Nous n'avons pas acheté une propriété dans le Mile-End pour la revendre et y gagner un profit. Nous voulons continuer d'y vivre et d'habiter la ville de Montréal.

Nous rappelons sans cesse que malgré l’image de quartier branché très médiatisée du Plateau Mont-Royal, les statistiques récemment publiées par la Ville de Montréal ainsi que par la direction de la Santé Publique de Montréal confirment la forte présence de personnes à faibles revenus. À l’échelle de l’arrondissement, 74% des ménages sont locataires et deux sur cinq d’entre eux consacraient déjà en 2006 plus de 30% de leur revenu au loyer.

Voilà donc les raisons profondes de notre demande pour le compte de taxes de 2012, soit un moratoire sur toute augmentation du compte de taxes municipales à Montréal. Nous savons aussi que nous ne sommes pas seuls à être inquiets : d’autres citoyen/ne/s du Plateau se sont regroupés sous le nom « Vivre sur le Plateau » et de «Plateau milieu de vie». Des citoyens du Sud-ouest et de la Petite-Patrie partagent nos vives préoccupations.

Par ailleurs, veuillez bien noter que nous appuyons la Ville de Montréal dans ses démarches auprès du gouvernement du Québec pour un système de taxation pour les municipalités plus équitable, anti-spéculatif et basé sur les revenus des citoyens et citoyennes afin de corriger les injustices fiscales que le système actuel occasionne. Et nous soutenons aussi ses recherches de revenus importants autres que fonciers pour les municipalités.

En attendant d’avoir une réponse de votre part, nous vous présentons, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.


Le Mile-End pour tous et toutes représenté par :


Pierre Pagé, 5284 rue Waverly,
Sophie Bissonnette 5350 rue Waverly
Claudine Schirardin, 5341 rue Jeanne Mance
Martin Duckworth, 4618 rue Jeanne-Mance
Sakina Benhima, Pascal Guy, 5264 rue Waverly

Pour information:
Pierre Pagé, 5284 rue Waverly, Montréal H2T 2X7, 514-276-9915, pagpierre@yahoo.ca


cc. M. Michaël Applebaum, Mme Louise Harel, M. Richard Bergeron
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1 commentaire:

Geneviève Dodin a dit…

Il y a en effet une grande différence entre la comptabilité d'entreprise et l'établissement d'un budget, où on fait passer des chiffres d'une colonne à l'autre peu importe les conséquences pourvu que ça tombe flush sur le papier, ensuite on s'arrange dans la réalité... et la comptabilité familiale où l'argent doit sortir, sonnant et trébuchant, calculé sur des taux sur lesquels on n'a aucun pouvoir décisionnel, et qui n'ont rien à voir avec nos revenus.

Dire qu'une propriété a de la valeur ça n'aide personne à payer ses taxes : l'argent pour celles-ci, on ne l'obtiendra pas en vendant 1 mur, 1 porte, 1 pierre à l'encan.

Autrement dit, refuser d'admettre que les gens dont la propriété prend de la valeur n'arrivent pas à payer leurs taxes, c'est non seulement les prendre pour des valises, mais c'est surtout faire preuve d'une stupéfiante méconnaissance de ce qu'est un budget familial, et d'un total et insultant mépris vis-à-vis de ceux qu'on prétend vouloir retenir en ville.