mardi 21 juin 2011

Lettre d'un résident du boulevard St-Laurent

Notre dossier sur la Main se construit tranquillement. Une rencontre entre résidents, PMV et la SDC du boulevard St-Laurent se tiendra début juillet, à l'invitation de la SDC. Nous croyons que ce geste est fort prometteur. En attendant, PMV vous recommande la lecture du texte qui suit, présenté il y a déjà quelques années, le problème de ne datant pas d'hier, lors d'un conseil d'arrondissement sous la gouverne de Madame Fotopoulos.


Mémoire sur le bruit grandissant du boulevard Saint-Laurent
Présenté par Jean-François Desbois
Résidant depuis 17ans sur le boulevard Saint-Laurent



Chers membres du conseil d’arrondissement,
Messieurs dames de la cour,

Je vais réitérer ce soir les plaintes que j’ai formulées devant l’ancien conseil d’arrondissement il y a trois ans, concernant le bruit excessif sur le boulevard Saint-Laurent. Plaintes pour lesquelles il n’y a eu aucune action ou amélioration.

J’habite le boulevard St-Lô depuis 17 ans déjà et j’ai pu observer, du haut de mon perchoir, la détérioration de la Main et la perte de l’âme qu’elle portait en elle depuis sa fondation. Sans m’attarder à la mauvaise gestion de celle-ci avec des travaux trop longs et bien trop coûteux pour le résultat récolté. La Main souffre de la désertion de ses habitants, principalement à cause du bruit incessant et des loyers au prix indécent pour une ville comme la nôtre. Si la Main a perdu son âme, c’est qu’elle a perdu ceux et celles qui la faisait vibrer jour et nuit, à travers tempêtes et chaleur accablante, avec ses bons et mauvais cotés. Les habitants (et j’en ai connu un joyeux nombre) quittent car cette artère centrale et si importante à notre ville perd de sa vitalité et de son sens. Elle ne vibre maintenant que la nuit, du jeudi au dimanche, ou certains après-midi ensoleillés, lorsque messieurs dames longent le grand boulevard à la recherche de boutiques ou de sandwichs à grignoter. Ils ne trouvent sur leur chemin que locaux abandonnés et condos « style » loft à vendre.

Quand j’ai emménagé sur la principale au printemps 1994, l’endroit était vivant et vibrant, jour et nuit, car les gens y habitaient et ne faisaient pas simplement venir vider leur bile sur le trottoir. Les appartements sont transformés en condo ou en bureau et les gens, qui y avaient pourtant élu domicile, se font mettre à la rue. « Pourquoi aller sur la Main quand tu as plus de choix au 10/30? »…cette remarque que j’ai entendue me fait peur mais démontre que la Main a perdu sa cote.
Qu’à cela ne tienne ! Je ne suis pas ici pour faire l’autopsie d’une ville mais bien pour vous demander de renverser la direction vers laquelle notre Main semble aller. Il semble que quelqu’un soit venu se plaindre du bruit sur l’avenue du Mont-Royal le mois passé et marchant souvent sur celle-ci, je peux vous dire que ce n’est rien à comparer avec le bruit cacophonique du boulevard Saint-Laurent.

Il existe 5 grandes causes qui expliquent que les gens ne veulent plus vivre sur le boulevard et en périphérie. Bizarrement, un dossier de 8 pages de règlements municipaux sur le bruit existe aussi pour protéger les droits des citoyens mais la police ne semble pas vouloir les appliquer.

-       Vous ne pouvez rien faire pour la première cause car les jeunes aujourd’hui sont plus « vocaux » et casseurs que jamais lorsqu’en boisson. Définitivement un manque de civisme et d’éducation mais que voulez-vous …

-       Par contre, plusieurs « Gino » draguent la strip en voiture avec de la musique qui fait vibrer la vaisselle et en toutes ces années, je n’ai jamais vu un policier les interpeler pour qu’ils réduisent le son qui émane de leur véhicule. Pourtant, ils ont les outils si nous nous référons à l’article no.4 de la section no.2 du code municipal sur le bruit et je cite « Le détenteur d’un véhicule automobile qui émet un bruit d’un niveau de pression acoustique supérieur fixé par ordonnance contrevient au présent règlement » fin de la citation. Et ce règlement est fort simple, je cite « Le bruit dont le niveau de pression acoustique est supérieur au maximum fixé par ordonnance ou celui qui est spécifiquement prohibé par le présent règlement constitue une nuisance et est interdit comme étant contraire à la paix et à l’ordre publics »…à ça s’ajoute et je cite une dernière fois « Outre le bruit mentionné à l’article 4, est spécifiquement prohibé…le bruit provenant de l’utilisation inutile ou abusive d’un appareil analogue ou le bruit excessif ou insolite provenant de la radio ou d’un appareil propre à reproduire des sons dans un véhicule automobile» fin de la citation…Je ne suis pas un avocat mais c’est assez clair il me semble !

-       Une des très grandes raisons pour laquelle plusieurs de mes voisins ont quitté le quartier est la venue du disco/bar TOKYO et sa clientèle qui est la source grandissante de vandalisme, vols, bruits et perturbations de l’ordre public à travers plusieurs altercations et prises
de bec. Sa clientèle n’est pas du quartier et débarque ici comme si c’était le Spring break à Cancun! Aucun respect pour la tranquilité et le bien d’autrui. Non seulement sa clientèle empoisonne nos vies mais le TOKYO lui-même est une grande source de bruit avec des basses fréquences qui font vibrer mon lit et celui de plusieurs dans le voisinage. Pourtant le document municipal sur le bruit stipule à maintes reprises pourquoi un établissement tel que le TOKYO devrait perdre sa licence d’exploitation. Je ne vais pas citer à nouveau des extraits des règlements sur le bruit mais vous demander d’en prendre connaissance car ma centaine d’appels à la police durant les dernières années n’ont rien fait pour rétablir un semblant de calme sur la rue. Étrangement, le voisin du TOKYO est également un bar appelé le SAPHIR et il ne pollue pas la Main de « boom boom » insignifiants. De mon coté de la rue, Le Biftek accueille lui aussi une clientèle jeune et débridée mais là encore, clients et établissement font bon ménage avec les habitants du coin.

-       L’avant dernier problème auquel les résidants de mon quartier font face est le non-respect des indications concernant la collecte des ordures dans la ruelle. C’est clairement indiqué, contrairement aux petites pancartes pour inciter les fêtards à ne pas faire de bruit car des gens dorment en périphérie, car elles sont bien trop petites pour avoir un effet sur quiconque les aperçoit. Les panneaux pour la récolte des ordures indiquent 8h30 comme début légal de la circulation des camions dans la ruelle. Encore là, les règlements ne sont pas respectés et pas renforcés par la police ou la Ville.

-       Pour finir le tout, la chose qui a le moins de sens dans tout l’arsenal d’entretien de la Ville…vos Madvacs, qui empoisonnent plus que tout la courte nuit que les résidents peuvent espérer avoir. Un bruit infernal, comme si nous nous retrouvions dans nos draps sur le tarmac de l’aéroport Trudeau. Une panoplie de règlements existe sur le bruit à Montréal et la Ville elle-même les enfreint avec cette horrible petite machine qui, de plus, n’est pas très efficace.

Le comble est que durant le jour, des gens se promènent à pied pour récolter les papiers et mégots de cigarettes sur le trottoir sans faire de bruit. C’est un non-sens que l’équipe de nuit ramasse les croutes de pizza à 4h30 du matin en Madvac et que l’équipe de jour passe à 8h le matin et soit finalement payée à nos frais à se balader sur des trottoirs qui ont été nettoyés quelques heures auparavant. Tout cela pour faire place à leurs confrères qui eux, les suivent à pied avec leurs poubelles à roulettes durant la journée. Le car de nuit est inutile et n’existait pas il y a 7 ou 8 ans et doit être aboli ou remplacé par l’escouade pédestre.

En conclusion, la vitalité d’une artère comme le Boulevard Saint-Laurent passe par ses habitants tout autant que par ses commerçants et non par la manne de nuit qui ne fait que consommer sans aucun égard pour la survie et la prospérité de celui-ci. Le bruit incessant nous fait tranquillement perdre le pouls de la Main et menace sa survie.

Au nom des habitants et de plusieurs commerçants sur la Main, je demande à ce que la Ville agisse avant qu’il ne soit trop tard!

JFD

mercredi 15 juin 2011

Le mystère de la rue Chambord (3ième partie...)


Bien que la poussière soit un peu retombée (!) sur la rue Chambord, Plateau Milieu de Vie a décidé d'effectuer une autre observation sur place le 14 juin, entre 15:45 et 16:30h.

Nos photos sont jointes.

Nous avons jugé en effet que les comptages effectués par l'arrondissement entre le 16 mai et le 14 juin ont pu être faussés par les travaux entrepris depuis quelques semaines sur Saint-Joseph au coin de Saint-Urbain, l'hypothèse étant qu'une partie de l'affluence sur Laurier, et donc sur les rues menant au sud, entre autres Chambord et Papineau, était due à ces travaux.

Enfin, nous croyons toujours que l'hystérie collective autour de cette petite affaire méritait encore un peu d'apports... factuels!

Les travaux

Bon, ça n'est pas drôle du tout...  On a creusé une véritable tranchée sur les voies de la direction est de Saint-Joseph et littéralement "barré" Saint-Urbain à l'aide d'un "muret" de béton.  Dans les faits, ceux qui empruntent Saint-Urbain se heurtent maintenant à un "T", et doivent tourner vers l'ouest ou vers l'est (plus difficile) pour ensuite tenter de retrouver un accès vers le sud.

Impacts

En heure de pointe, c'est un petit chaos... Saint-Urbain est la voie du sud numéro 1: sens unique, directe, rapide, large, elle a toutes les bonnes caractéristiques...  Fermez-là, et vous coupez le meilleur accès au centre-ville...

L'impact est le déversement, devrions-nous dire, le déferlement sur les voies "de côté", d'une circulation qui veut se rendre au sud, mais qui doit faire un crochet, principalement par l'est, en empruntant principalement Laurier. Résultat: Laurier est congestionnée, et se déverse au nord par Brébeuf, et au sud par Chambord et Papineau. Pire encore, en amont, plus au nord, l'effet se fait sentir sur de Gaspé, qui se bouchonne jusqu'au T formé par Laurier, véritable souricière à sens unique vers l'est.

Vous suivez?

Bref et chose certaine, tout ce fouillis n'est pas dû au changement de sens de Christophe-Colomb.

Résumons ici l'évolution de la situation des quatre dernières semaines, telle qu'observée par PMV:

- 16 mai: changement de sens de Christophe-Colomb; chaos initial les deux premiers jours;

- 20-27 mai: la circulation se calme, et l'affluence sur Chambord est moindre, et de plus courte durée le matin et l'après-midi.  En fait, rien de plus dérangeant que sur beaucoup d'autres rues du Plateau;

- vers le 30 mai: début des travaux sur Saint-Joseph au coin de Saint-Urbain.  C'est le chaos... comme à beaucoup d'autres endroits à Montréal, il faut le souligner...

Conclusions

- Difficile d'évaluer les vrais impacts des changements avant que les travaux sur Saint-Urbain ne soient terminés.

- La circulation sur Laurier est plus dense à cause de ces travaux; il est vrai qu'il n'y a plus qu'une seule voie, mais on ne pourra pas conclure de façon définitive avant que les travaux ne soient terminés.

- Aussi, il faut prévoir une baisse importante de la circulation après la Saint-Jean ou le 1er juillet.  Pendant les mois de juillet et août, le Plateau est relativement tranquille côté circulation.

- Nous sommes loin d'être des experts en la matière, mais un comptage "réel" ne peut dans les circonstances être valable qu'une fois les travaux terminés et avec une circulation "normale".

Le mot de la fin

Entretemps, les gérants d'estrade de la radio et de la presse écrite, la mairesse Samson & et autres qui ne savent pas de quoi ils parlent devraient gentiment se la fermer et attendre les résultats plus... concluants et appuyés d' observations factuelles.

Parce que par les temps qui courent, on croirait que Ferrandez a été à la source de la guerre en Irak et en Afghanistan...

Un peu de retenue ici, peut-être ?

Denis Méthé
pour PMV

PS: Les photos sont horodatées indiquent l'endroit/l'intersection.
St-Joseph/St-Urbain 16H10 (et les trois suivantes)

St-Joseph/St-Urbain - Noter la signalisation
 "détour" vers l'est, une seule voie...

St-Joseph - Vue de l'est de St-Urbain

St-Joseph - Vue de l'ouest de St-Urbain

Laurier, au coin de St-Urbain 16H12

De Gaspé vers Laurier 16H16

Laurier, au coin de Gaspé 16H19

De Gaspé, coin Laurier 16H19

De Gaspé, coin Laurier 16H19

Chambord, coin St-Joseph 16H28. Achalandée,
mais moins que beaucoup d'autres
 sur le Plateau à cette heure 

lundi 13 juin 2011

La Distillerie de l'avenue du Mont-Royal: un modèle d'affaires durable et responsable


Tout récemment, PMV a fait une belle rencontre avec Philippe Haman, propriétaire du bar la Distillerie coin Mont-Royal et De Lorimier. La Distillerie a remplacé il y a maintenant un peu plus de deux ans la Taverne Laperrière. Philippe Haman possède aussi la Distillerie du Quartier Latin et celle de la rue Masson.

Ceci n'est pas un publireportage mais simplement le résumé d'une discussion résident/commerçant comme il devrait y en avoir plus souvent. Précisons que la Distillerie ne commandite aucunement PMV!
Donc, on se rappellera que PMV se préoccupe de cohabitation harmonieuse entre résidents et commerçants, plus particulièrement en regard des impacts négatifs de cette cohabitation, mais toujours dans la recherche de solutions permettant aux uns de bien vivre dans leur quartier et aux autres de faire des affaires de manière responsable.
Nous avons choisis de vivre dans un quartier central comme le Plateau à cause de sa situation géographique certes,  mais aussi de son offre commerciale et culturelle et pour le mode de vie que cela permet. Nous savons en tant que résidents que nous n'aurons pas la tranquillité bucolique de la campagne mais nous tenons à un certain art de vivre en paix avec soi et les autres. Nous croyons qu'avec un peu d'efforts de la part de tous, résidents et commerçants tout devient possible. Mais pour que tout soit possible il faut de la vision, de la créativité, de l'écoute et la volonté ferme d'innover pour un meilleur vivre ensemble.

Comme je passe plusieurs fois par jour devant ce bar, parfois aussi tard le soir et que j'habite tout près, j'ai été intriguée par les affiches exigeant le respect des résidents de la part des clients. J'avais déjà vu ce genre d'affiches à Londres et dans quelques autres grandes capitales du monde mais à Montréal et à deux pas de chez-moi, jamais. Motivée par un éventuel vent de changement, j'ai pris rendez-vous avec le proprio.

Autour du bar de la Distillerie, Philippe Haman m'explique que sa vision des affaires dépasse largement la petite caisse du soir! Il réalise son projet d'affaires sur le long terme en sortant des sentiers trop battus de ce secteur commercial caractérisé par les gains rapides, un roulement de clientèle et de personnel justifiant de ne jamais se sentir responsable et qui a la réputation de ne pas faire dans la dentelle!
Philippe m'explique qu'il s'agit d'une entreprise familiale ou tout le monde est engagé et solidaire de la réussite de l'entreprise. Plus de soixante employés pratiquement tous à temps plein travaillent dans l'une des trois Distilleries. L'entreprise reçoit de nombreux CV car c'est connu dans le milieu, que les conditions de travail sont excellentes: assurances, fonds de retraite, formation. Vous avez bien lu: FORMATION. À la Distillerie pas question d'être embauché et de se retrouver une heure plus tard derrière le bar. Exactement quatre semaines de formation sur mesure. Évidemment cette formation porte sur les produits spécifiques à la Distillerie, cocktails, etc. mais aussi sur le service à la clientèle et sur la sécurité et la gestion de cette clientèle parce qu'à la Distillerie tous les employés doivent être responsables du comportement des clients à l'intérieur comme à l'extérieur. Des affiches invitent les clients à baisser le ton et à respecter la quiétude des voisins lorsqu'ils attendent en file pour entrer ou qu'ils fument à l'extérieur. Le slogan de la maison : " Tu réveilles un voisin, tu paies son loyer du mois!"
Les portes-fenêtres se ferment à 21H limitant ainsi le bruit extérieur.
Philippe Haman fait la démonstration qu'un commerçant responsable peut aussi faire d'excellentes affaires, son bar est toujours plein.

PMV pose donc la question: Pourquoi est-ce que cela semble si difficile pour d'autres propriétaires de bars, sur Mont-Royal ou sur Saint-Laurent ?

jeudi 9 juin 2011

Ouverture prochaine du Marché de la forêt Baldwin : venez nous aider à faire vivre ce nouveau rendez-vous !

Il y a quelques semaines l'arrondissement annonçait une floraison de marchés publics à travers le Plateau. Vous trouverez dans notre colonne de droite la liste des lieux et horaires dans tout le territoire, selon l'information fournie sur le site de la ville.

Au coin Rachel/Fullum, sur le terre-plein devant la piscine de plein air, le long de la piste cyclable, se tiendra un marché "fixe" - plus d'informations sur les stands disponibles sous peu.

Plateau Milieu de Vie s'associe aux Marchés solidaires Frontenac pour animer ce marché, le faire connaître, et faire de ce rendez-vous dominical un succès de quartier !  
Nous recherchons donc des personnes prêtes à nous aider 1 ou 2 (ou plus...) demi-dimanches du 10 juillet à la mi-octobre.
  • Quoi :
    • Aide à la vente de fruits et légumes
    • Soutien au kiosque d'accueil
  • Quand
    • dimanche 9h-13h30 
    • ou/et dimanche 13h-17h30
  • Contrepartie : un panier de fruits et légumes du marché vous sera remis en échange de votre temps.
Si vous êtes intéressé(e), communiquez avec nous !

mardi 7 juin 2011

Louise Harel ou la nostalgie du pouvoir central


Louise Harel ou la nostalgie du pouvoir central

C'est avec consternation et une grande perplexité quant à ses véritables motivations que j'ai lu le compte-rendu de la conférence de presse que donnait Louise Harel devant le parc Laurier hier au sujet des récentes mesures d'apaisement de la circulation introduites sur le territoire du Plateau Mont-Royal.

Consternation, parce que Mme Harel montre une fois de plus son visage de centralisatrice, bien appris par des décennies loin de Montréal, à Québec où , tous partis politiques confondus, on affectionne tout particulièrement la concentration et la centralisation des pouvoirs.  Cette façon de faire entraîne plus souvent qu'autrement des conséquences fâcheuses, voire indésirables, pour les citoyens, elle les éloigne du pouvoir de décision, et favorise l'émergence et l'emprise de "lobbys centraux" sur les décisions de l'État.

Je n'ai pas besoin d'élaborer sur les conséquences actuelles, que l'on peut entendre ou lire tous les jours... L'état central du Québec est à la merci de ces lobbys, et la Ville de Montréal aussi.

Cette façon de faire, traduite à l'échelle de Montréal, aura permis pendant des décennies à des décideurs sans visage de défigurer sans vergogne les quartiers centraux de Montréal, et de créer sans consultation ni discussion, avec la complicité bienveillante du ministère des transports du Québec (MTQ), de plus en plus d'axes de circulation rapide nord-sud et est-ouest au nom de la "fluidité" mais au détriment de centaines de milliers de montréalais. Et le tout, nous pouvons l'affirmer, sans que l'on demande l'avis des résidents des artères, collectrices ou rues résidentielles.

Mme Harel connaît mieux que moi tous les dessous de l'exercice visant à fusionner les anciennes villes de Montréal, et les corrections, heureuses autant que malheureuses, qui ont dû être apportées au plan original.  Mais aujourd'hui, je crois que les corrections auront été profitables, parce que le nouvel arrangement a donné aux quartiers de l'ancienne Ville (tels Rosemont, Hochelaga ou le Plateau) les pouvoirs des "autres" villes, (Outremont, Ville Saint-laurent ou Anjou).  Ces dernières avaient les pouvoirs locaux que Louise Harel voudrait maintenant soustraire, par exemple, au Plateau Mont-Royal, sous prétexte que "les barons locaux" ne peuvent prendre de décisions isolées qui dérangent les autres. Selon elle, la Ville doit avoir un plan de transport qui implique tous les arrondissements, qui doivent agir en harmonie.  Une fois décodé, ce message dit: le plan de transport qui existe bel et bien (il date de 2008) n'est pas encore actualisé.  Il comprend des mesures à l'étude depuis des années, jamais réalisées.  Aucun parti ni maire n'a encore eu le courage de même songer à débuter sa mise en oeuvre. Pendant ce temps, les pouvoirs des arrondissements devraient être limités pour les empêcher d'agir localement, même lorsque les résidents sont massivement derrière les décisions de l'autorité locale...

Pendant toutes ces années où les résidents des quartiers centraux encaissaient les effets de la défiguration de leur environnement et de leur milieu de vie, les "Barons" maires d'Outremont, quartier limitrophe du Plateau, prenaient des mesures énergiques d'apaisement et de détournement de la circulation de transit vers les grandes artères.  À noter plus particulièrement l'élimination de plusieurs voies, plus de sens uniques, saillies, mobilier sur rue, limites au stationnement, et j'en passe.  Je me console en me disant que si jamais Louise Harel devient maire de Montréal, elle devra enlever les mêmes pouvoirs aux "Barons" de Outremont, Anjou,  Ville Saint-Laurent et tous les autres.  Bonne chance!

Pendant ce temps, Mme Harel se fait la défenseure d'un petit groupe (oui, petit groupe) de citoyens, appuyé par un lobby de commerçants, pour que les décisions prises, en particulier le changement de sens de la rue Christophe-Colomb, soient annulées.  À mon avis, Mme Harel ferait mieux de supporter les efforts locaux du maire Croteau dans Rosemont pour la piétonnisation de la rue Masson, ou encore ceux du maire Ménard, dans Hochelaga, pour la réduction du bruit causé par les activités de transport de fret en zone résidentielle.

Et c'est ici que je suis perplexe.  Car c'est un secret de polichinelle que la SDC de l'avenue Mont-Royal, aux allégeances bien connues, est intervenue comme un vrai "lobby" auprès du "centre" (personnifié ici par Mme Harel), pour qu'elle intervienne dans cette affaire "locale".  En intervenant de la sorte, la SDC  fait réciter à Mme Harel le "programme" qu'elle (la SDC) avait annoncé haut et fort l'automne dernier, en s'opposant à toutes  mesures d'apaisement de la circulation et en particulier au changement de sens de Christophe-Colomb.  Ne vous y trompez pas: nous sommes loin des intérêts des riverains de la rue Chambord; nous sommes dans les intérêts des commerçants à préserver une voie rapide, une autoroute nord-sud amenant la "clientèle" dans les commerces de l'avenue Mont-Royal.  Et au diable les riverains de cette rue qui subissaient la circulation de plus de 8000 véhicules par jour.  Mme Harel aurait dû relire son programme de la dernière campagne de Vision Montréal, assez semblable à celui des élus du Plateau, avant de s'associer à une  telle mascarade.

Bref, un bel exemple de gestion publique par lobby central au détriment des citoyens, à l'échelle de Montréal et d'un arrondissement.  Un exemple aussi d'une politicienne fatiguée, dépassée, et qui ne connaît plus Montréal après toutes ces années à des années-lumières des préoccupations de ses voisins montréalais,  Mais surtout, surtout, une vision passéiste du rôle de l'état et des décisions prises loin des gens qu'elles affectent.  Et ce qui dérange tant les "lobbys centraux" et les "vieux politiciens", c'est que les pouvoirs locaux ne leur donnent pas prise...

Comme disait Robert Zimmermann, dans sa célèbre chanson vieille de 50 ans, mais Ô combien actuelle:

" ...get out of the way if you can't lend a hand,
and don't criticize what you can't understand,
for the times, they are a changin'..."

Mme Harel peut, j'en suis certaine, se trouver un traducteur.  Mais même traduit, je ne suis pas certaine qu'elle comprendra...

Linda Vallée
pour PMV 

jeudi 2 juin 2011

Circulation sur le Plateau: démagogie et désinformation

PMV publie une lettre parue dans Le Devoir de ce matin sous le titre: Bouchon de circulation.


J'ai participé, comme beaucoup d'autres hier soir, à l'assemblée publique qui s'est tenue dans une église du Plateau afin d'entendre les citoyens sur de possibles solutions aux problèmes de circulation et de congestion automobile.  Comme nous en avons été témoins, l'assemblée a failli dégénérer en foire d'empoigne, a donné lieu à des commentaires pour le moins dérogatoires à l'endroit du maire et de son administration, certaines des interventions étant carrément grossières et faisant preuve de la pire ignorance des faits les plus élémentaires.  Si on ajoute les cris, l'hystérie et les injures, je crois que je peux dire que je ne suis pas fier de mes concitoyens...

Les changements qui ont été introduits récemment pour canaliser la circulation de transit vers les grands axes nord-sud du Plateau sont le fruit d'une longue réflexion, dans certains cas s'étalant sur plus de 15 années, ils ont été analysés par de nombreux experts en circulation de l'arrondissement, mais surtout de la Ville (où ils sont postés pour la plupart).  Ces changements ont également fait l'objet de simulations d'impacts récentes par ces mêmes ingénieurs de la ville.  Les impacts étaient connus et anticipés, ils n'ont jamais été tenus secrets, et ils ont été communiqués aux citoyens à plusieurs reprises. Nous sommes bien loin des accusations gratuites sur l'introduction de changements sans études ni consultations.

Mais je vous écris surtout pour dénoncer les interventions, manifestement planifiées, de plusieurs commerçants.  En fait, ils ont effectué près de la moitié des visites au micro, martelant toujours la même chose: si vous restreignez le trafic auto, vous tuerez les commerces; aucun compromis, aucune écoute possible avec ces gens-là. Sur 300 personnes, près d'une centaine étaient des commerçants, et c'était un bel exemple d'assemblée "paquetée", grand style-désinformation-intimidation.  La présence de nombreux commerçants de l'avenue Mont-Royal rappelait la même méthode d'intimidation employée l'automne dernier par les sociétés de développement commercial (SDC)  du Plateau pour contrer l'augmentation du tarif des parcomètres.

J'ajouterai que la plupart de ces commerçants n'habitent pas sur le Plateau (beaucoup n'habitent même pas Montréal) et prétendent maintenant parler au nom des pauvres résidents victimes du maire Ferrandez...  Et le discours est tordu: ils ont 101,000 clients possibles sur le Plateau, et en se comportant comme ils le font, ce sont ces clients-résidents qu'ils insultent, pas seulement le maire. Bref, c'est pitoyable, un spectacle presque obscène, quand on décode les véritables motivations derrière le théâtre.

Le maire Ferrandez, qu'on le veuille ou non, a été élu par une confortable majorité avec un programme qui énonçait clairement ses intentions et les gestes concrets qu'il allait poser pour canaliser et apaiser la circulation.  Il se basait alors sur les nombreux programmes d'administrations précédentes, qui avaient promis de faire ce qu'il proposait. Nous sommes toujours en démocratie, que je sache, et je ne vois pas comment les citoyens-résidents, ainsi que des gens qui n'habitent même pas l'arrondissement, donc qui n'ont pas voté ici, puissent s'opposer à des mesures clairement annoncées et pour lesquelles ceux qui résident sur le Plateau ont voté.  Et nous devrions tous comprendre aujourd'hui pourquoi les administrations précédentes n'ont pas agi: simplement parce que les élus avaient peur de la réaction que l'on voit aujourd'hui, et surtout celle du lobby des commerçants.

Dans le contexte, il était Intéressant de lire ce matin l'annonce de la Ville de Montréal sur la voie réservée de la STM sur St-Joseph ainsi que sur la piste cyclable double sur Laurier et des mesures d'apaisement pour la sécurité des piétons aux intersections.  Le tout en collaboration étroite entre la Ville, la STM et l'arrondissement... Une autre mesure d'ensemble à l'étude depuis plusieurs années, planifiée soigneusement, et qui soulève déjà un tollé autour de la piste cyclable double sur Laurier.  Hier, plusieurs interventions critiquaient vertement l'aménagement de cette piste.

Et il ne faut pas s'y tromper: tous étaient au courant de ces changements. Ils peuvent bien s'objecter maintenant de façon véhémente, mais ils savaient.

Montréal est déjà très en retard si on la compare aux grandes villes des États-Unis et de plusieurs pays d'Europe dans le domaine des restrictions qu'il faut imposer à la circulation automobile.  La plupart de ces villes ont introduit des mesures radicales, de façon ferme et sans déroger de leur plan malgré l'opposition souvent féroce.  Ils ont eu raison, et les exemples de succès abondent.

Il faut que le maire et les élus du Plateau persistent et poursuivent.  Ils montrent la voie aux autres arrondissements.  S'ils réussissent, nous les remercierons tous un jour.

Denis Méthé,
résident du Plateau Mont-Royal depuis plus de dix ans

mercredi 1 juin 2011

Consternation

À PMV, nous sommes consternés, il n'y a pas d'autre mot.

Hier soir se tenait une séance de consultation à l'église St Stanislas, où le maire du Plateau se proposait d'écouter les citoyens mais aussi de présenter les changements récents de la rue Chambord dans le cadre plus large des mesures d'apaisement de la circulation sur le Plateau. PMV y était, et ce matin encore nous en restons abasourdis.

Rappelons à toutes fins utiles que durant la campagne électorale, tous les partis en lice martelaient la nécessité d'apaiser la circulation auto à laquelle nous faisons face dans notre arrondissement central. Les électeurs qui se sont déplacés ont donc, dans leur intégralité, et ce qu'ils aient voté pour le parti au pouvoir présentement ou non, voté pour des mesures d'apaisement de la circulation.

Il se trouve que l'administration dont nous avons hérité, une fois n'est pas coutume pour des politiciens, fait ce qu'elle dit en plus de dire ce qu'elle fait. Encore faudrait-il que nous voulions bien écouter - et entendre. Ce qui n'était visiblement pas le cas.

Hier soir, l'église s'est transformée en criée poissonnière de la plus belle espèce. Au mépris d'un quelconque respect mutuel entre êtres humains, l'assemblée s'est transformée en trâlée d'enfants hurleurs, vexés qu'on leur ait retiré leurs jouets. Vexés, surtout, que les changements pour lesquels ils ont voté, collectivement, se passent entre autres devant chez eux.

Quand allons-nous comprendre que pour opérer des changements globaux, il faut que chacun soit partie prenante ? Le Plateau est un arrondissement protéiforme, avec des coins privilégiés et d'autres exposés à la quasi totalité des inconvénients dûs à sa situation géographique. L'administration en place propose des actions concrètes de rééquilibrage - les défenseurs des "enfants de l'école Bruchési" sont-ils conscients qu'il existe d'autres écoles dans le Plateau ? Que font-ils de ceux de St Pierre Claver, école coincée sur 2 artères, devant laquelle une brigadière a été fauchée ?

Le syndrome du "pas dans ma cour" prend des proportions inimaginables. À PMV, nous laissons leur chance aux coureurs et soutenons pour le moment tout effort de changement proposé, puisqu'il s'inscrit dans un plan plus large et portera, nous en sommes convaincus, des fruits à moyen et long terme.